Défier la frontière à coups de pédale

Je conseille cet article de la revue Ballast : Défier la frontière à coups de pédale. Il se penche sur l'apport et la place des vélos dans les grandes caravanes de personnes migrantes en Amériques.

Dans tes rêves

Cet été avait commencé comme n'importe quel autre jour pour un gamin juif à Greenwich, Connecticut.

Avec soulagement.

Je n'aurai plus à prendre tous les jours le bus scolaire où les autres enfants me tabassaient à mort pour avoir un gros nez et les cheveux frisés.

Au lieu de ça j'allais pouvoir rester à la maison, jouer avec mes poupées Action Man et G.I. Joe, ou pédaler sur mon vélo chopper, pendant que mon frère Luke lancerait son dix-vitesses de haut en bas de notre allée, et que Sam, notre cadet, s'efforcerait de nous suivre sur son Schwinn.

Du moins c'est ce que je croyais.

Petit joueur, George Tabb, traduit de l'anglais (États-Unis) par Stéphane Pena, Demain les flammes, 2024 pour la traduction française.

Kona Dew

Il est fini le temps où je scrutais les statistiques de ce blog. Je me demande même parfois si mon public n'est pas composé presque entièrement de bots plus où moins malveillants. Quoi qu'il en soit si tu es humain-e tu bénéficies pour une fois d'une légère longueur d'avance commerciale puisque l'annonce qui suit n'a pas encore été mise sur un réseau social d'images bien connu pour son côté chronophage.

 

Donc je mets en vente la bestiole ci-dessous. Il s'agit d'un Kona Dew. J'avais d'autres projets pour ce vélo mais je me résous à m'en séparer, c'est rare mais là ça me coûte un peu, je le trouve trop mignon et j'ai passé un paquet d'heures à son chevet.

 

 

On va dire que c'est un VTC dans le sens noble du terme. Il est fait pour traîner aussi bien en ville que sur les chemins avec ses pneus de 36 mm (attention c'est pas un VTT, les jantes sont à simples parois). J'adore sa livrée, il y a quelques éraflures évidemment mais elles lui donnent du charme et j'interdis à quiconque de repeindre ce spad. J'ai essayé de le retaper dans des standards actuels tout en conservant le maximum de pièces d'origine : potence, cintre, tige de selle, etc. Exit la transmission triple plateau, place au monoplateau Deore et au groupe Microshift Advent 9 vitesses : 32 dents devant, 42 à l'arrière pour grimper aux arbres. J'ai démonté la roue avant et j'ai rayonné la jante à un moyeu dynamo Shimano de récupération pour alimenter un feu avant à led. L'arrière est un éclairage Knog rechargeable en usb. J'ai mis un porte-paquet qui traînait, des grips Oury flashy, et hop. Enfin, "hop" c'est vite dit en terme de temps et d'énergie. 

 

C'est un vélo de taille 49 cm qui est donc plutôt destiné à une personne de 1m60 à un peu plus d'1m65. 

 

Il est à vendre pour 475€.

 

Je propose si tu ajoutes 100€ de gérer l'entretien pour 1 an à compter de la date d'achat. C'est à dire que seuls seront à ta charge les pièces détachées.

Conte de Noël

Il subsiste encore un doute au fond de moi mais je crois avoir assisté à une sorte de conte de Noël. J'ai pas tout compris mais en tous cas je crois que ça touche à la perte et ce qu'elle nous coûte. Enfin je crois. Je vous laisse juger d'après les rares images que j'ai pu saisir de ce moment suspendu. Je me garderai bien d'en tirer une morale quelconque, c'était rien qu'un conte de Noël, de ceux qui se dégustent dans un état second, le cerveau béat et éteint par trop de bonnes choses.

 

Pourquoi tu pleures ?

 Vivement que ça fasse dring-dring dans la tête de quelques-un-e-s.

 

Master (chef)

Les bourrasques ont calmé vos ardeurs et j'ai profité du temps imparti pour finir la rénovation de ce vélo de ville afin de vous le proposer à la vente. C'est un vélo Master avec des roues de 700C, j'ai refait toute la transmission (pédales, chaîne, pignons, pédalier et roulements de boîte), la roue avant est neuve, ainsi que les 2 pneus et toutes les pièces d'usure du système de freinage. Je le vends 250€ avec un "U" Kryptonite et un éclairage Knog rechargeable par port usb.

Garder le contrôle

 

Par moment, dans une brève mais éprouvante convulsion, je me souviens que j'exerce une activité lucrative. Donc quand vous poserez une main sur ces grips Oury, les classiques à 20€ la paire, j'espère que vous porterez l'autre vers votre porte-monnaie. Idem pour ces pneus tubeless (ou pas c'est à vous de voir) WTB Vulpine, en 700 par 36. Je les vends à plus de moitié prix : 20€ l'unité. Un pneu idéal en terme de compromis rendement/adhérence sur des terrains de secs ou urbains. Passez vite mon stock est relativement limité à la différence de mes attentes sur votre prodigalité.

Qui ne tente rien n'a rien

Allez, je partage encore une des dingueries qui font mon quotidien. Il y a des moments où elles m'usent mais en ce moment elles me font ricaner intérieurement.

 

-Bonjour, je vous ai acheté un pneu il y a un ou deux ans, il a très peu roulé, est-ce que vous me le reprendriez ?

Voilà, simple et efficace, il suffit d'oser demander. Je vais essayer la même phrase en passant à la boulangerie la prochaine fois, on ne sait jamais il y a peut-être des commerces où le personnel est plus compréhensif ?

Holà !

J'ai un peu changé de fonction semble-t-il. Il y a peu une personne qui travaille non-loin de l'atelier vient me voir pour savoir si j'ai récupéré un colis auprès du service de livraison. Mais je n'ai rien pris en charge. La personne me montre alors un avis de passage avec une mention que me fait beaucoup rire : "Colis remis à votre gardien".

 

Il va falloir que je me questionne sérieusement, ce qui était de menus services épisodiques me vaut désormais le qualificatif de "gardien" de la rue Maillé. J'espère que ça n'ira pas plus loin. Il me faut être vigilant, régulièrement des personnes que je connais à peine mettent leur nom en tant que destinataire d'un colis mais à l'adresse de l'atelier. Sans même me prévenir. Je n'ai pas l'âme d'un gardien mais encore moins d'un groom. D'ailleurs l'illustration de ce billet c'est ce que je compte faire à l'avenir des colis non-sollicités.

Zzzzzz

Hop hop hop, l'atelier sera en congés à partir de ce jeudi 18h !

 

On se revoit mardi à 11h. Et préparez-vous à un autre week-end prolongé très bientôt !

Terreau en vrac

C'est bientôt le mois de novembre et donc la saison pour planter vos arbustes ! N'hésitez pas à venir chercher votre terre à l'atelier, j'ai un bon filon, elle a été transportée de manière écologique à vélo !

 

 

La prise de vue est d'une grande justesse, c'est joué simplement, c'est très réaliste et sans pathos. Il faut voir ce film.

Y'a du rab à la cantine

Avertissement : Je viens de relire ce qui suit, c'est à peu près n'importe quoi, ça n'a ni queue ni tête, passez votre chemin, sauf si vous aimez pas trop Nantes, là je dis pas, il y a peut-être un petit kink à assouvir. 

 

Quelques photos vite faites, mal faites du dernier montage que j'ai réalisé : un Kepler de chez Brother Cycles. En cherchant la fiche technique du vélo j'apprends donc que le cadre que je pense "vert moutarde" depuis un moment est jaune. Oui, derrière mes yeux de daltonien la moutarde est verte et même fluo. C'est le condiment le plus fun de la Terre, vous imaginez même pas sur des frites c'est du Van Gogh.

Un montage sobre avec des pièces choisies pour leur robustesse, leur facilité d'entretien, leur efficience et un prix contenu. Même si de toutes façons c'est plié d'avance, si j'accepte le projet, à la fin comme par miracle la facture correspond au budget attribué (en vrai c'est la pauvreté qui ruisselle sur les autres mais c'est pas l'objet de ce blog). Parce qu'ici c'est comme la cantine du collège quand tu es gentil-le, que tu dis "bonjour" et "merci" et que tu finis toujours ton assiette parce que tu fais partie du petit groupe d'élu-e-s qui trouve ça vraiment bon. Il y aura du rab jusqu'au brevet des collèges c'est certain. Le personnel t'a à la bonne.

 

Donc là c'est le menu de Noël avant l'heure, mieux c'est la semaine du goût et tu t'es faufilé sur le premier service de 11h30 où tu risques pas un nouveau drame du Heysel dans le couloir du self, à savoir finir écrasé contre la porte par les bourrins de la 4ème D (ceux de la section foot qui ont déjà la barbe) : moyeu dynamo Shutter Precision, freins à disques mécaniques Tektro, roues montées par le cuisinier (parce que la purée ne peut pas être lyophilisée si on se respecte un peu), groupe Microshift Advent X 10 vitesses (un design rugueux mais une réactivité de personnel de cantine qui lui te connait par ton prénom alors que les "populaires" du bahut te méprisent), avec un pédalier Sword Black qui m'a fait renouer avec ce bon vieil axe carré (Snickers glacé en dessert quoi, un peu lourd mais indémodable). Pour rester dans le registre alimentaire le porte-paquet est un Pizza Rack de chez Specialized, à mon avis le seul "standard" pas trop pété de la cafetière crée par cette marque (tant qu'à dire à peu près tout ce qui me passe par la tête autant pas se priver). Pour le reste j'ai écumé les déstockage de mes fournisseurs ainsi que mes tiroirs qui regorgent de merveilles que je redécouvre quand je me donne la peine d'explorer ce chaos primitif.

 

Reste à faire les réglages de position avec le nouveau propriétaire. Hâte et inquiétude de recueillir ses impressions et remarques.

Je n'ai qu'un regret. Ce vélo va irradier de sa présence les rues de Nantes. Nantes. N.A.N.T.E.S. La ville que j'ai sadiquement (mais virtuellement) tenté de submerger mille fois sur ce site de simulation de montée des eaux.

PS : Je n'oublierai pas de vous prévenir quand je saurai prendre des photos décentes.

Patience

 Attention, mardi 7 octobre l'atelier n'ouvrira qu'à 13h !

Porter sa croix

Parfois, en réparant vos vélos, j'ai une idée assez claire de vos activités extra-cyclistes. Surtout quand j'ai sous les yeux fois le même bouchon de cintre.

Rabiot de repos !

C'est avec une grande joie que j'écris ce message pour vous signifier que ce mardi 1er octobre l'atelier sera fermé pour un petit rabiot de repos !

Scarifié

 

Quand arrive l'automne, vous n'y coupez pas je reviens avec une version modifiée de mon vénérable Surly Cross Check paré à affronter les sentiers de l'Anjou. Cette fois les changements sont très radicaux, à tel point que ce n'est certainement plus un Cross Check. Il est désormais équipé d'une fourche de Surly Midnight Special et surtout il est passé entre les mains expertes de Quokka Cycles pour un changement des pattes arrières et autres aménagements de fond. Désormais cet hybride dispose de freins à disques et d'axes traversants. Plutôt qu'acheter un énième vélo, c'était pour moi une bonne manière de le faire évoluer  en épargnant les ressources de la planète et en faisant confiance à un artisan local. Un vélo couvert de glorieuses cicatrices, à tel point que j'ai préféré protéger le métal à nu en appliquant un traitement de bleuissage, plutôt que de le mettre en peinture. Pour le moment pas de traces de rouille mais je reste attentif car mes sorties se sont faites dans la poussière par temps sec. En tous cas, je n'ai jamais disposé d'un outil aussi efficace pour affronter les chemins et je me surprends à passer là où je ne l'envisageais pas avant. Enfin, d'un point de vue mécanique il est d'une rusticité idéale afin d'épargner le flemme légendaire du mécanicien à travailler sur son propre vélo. Reste à trouver un nom de marque/modèle pour le désigner correctement.

Sauver Récup'R

Je mets ici un lien vers une cagnotte. L'asso Récupe'R a besoin de vos sous pour survivre. J'avais déjà évoqué ce projet lors de la chronique du livre "L'atelier des miracles" et la page de présentation du livre offre un bon aperçu de tout ce qui se trame là-bas et qui ne doit pas disparaître. Crachez les thunes.

Alter ego trip

 

Une sculpture dont je ne connais pas le titre si elle en a un de Jeremy Barzic.

Vise grip

En cette rentrée des classe, il y a désormais un outil que j'aurais bien du mal à virer de ma trousse. Il s'agit du "vise whip" de l'outilleur Pedro's.

 

 

L'idée a été suggérée par Lennard Zinn, bien connu pour ses livres de mécanique vélo qui font référence. L'outil est inspiré de la pince-étau et sert à maintenir en place la cassette lorsqu'on cherche à la démonter. Une idée simple qui apporte un vrai confort par rapport au fouet à chaine, l'outil iconique des ateliers qu'il vient avantageusement remplacer. Les fouets à chaine sont parfois pénibles à mettre en place, la haine à tendance à se tordre sous la contrainte et il n'est pas rare qu'ils ripent. Quel-le mécano/a n'a pas récolté de belles écorchures sur des pignons enduits de cambouis ? Cela fait un ou deux ans désormais que j'utilise cet outil et il ne m'aura pas fallu longtemps pour me dire que je ne reviendrai pas en arrière.

Radicale

Des problèmes de douleurs au périnée lors de vos sorties à vélo ? Vous croyez avoir tout essayé ? Voilà que chez un de mes grossistes que je tombe sur une selle radicalement "anti-prostate" ! Hop, on pose la selle, on va pédaler et elle effectue une ablation de la prostate sans que vous n'en ayez conscience. Plus de douleurs et même plus rien du tout ! Enfin, c'est comme ça que je comprends ce produit révolutionnaire.

Thermo mytho

"Thermonuclear Protect". Voilà une décoration bien anxiogène. Une protection antirouille eût été plus judicieuse à mon avis.

Danushkodi

Sa trompe tape le sol à chaque passage d'un côté ou de l'autre. Ses petits yeux en raisins secs roulent et s'affolent, tandis que sa patte se raidit de plus en plus sous la pression de la chaîne. Mano avale difficilement sa salive, fait demi-tour et s'enfuit.

L'air salin la répare un peu. À deux pas du temple, elle loue un vélo pour la journée et part sur le chemin de Danushkodi, le bout du bout. En face, après, il y a le Sri Lanka. Il paraît qu'il a été bousillé par les tsunamis successifs qui ont balayé ses côtes.
Plus elle avance, plus Mano sent un bouillonnement en elle, quelque chose de douloureux et de libérateur en même temps. Une pointe d'inquiétude aussi, comme si ce vers quoi elle se dirige représentait un grand danger. Ou alors c'est l'image du jeune éléphant enchaîné qui la harcèle/
Elle épuise son corps en pédalant, concentrée sur sa respiration et le mouvement de ses mollets. La route est incroyable, encadrée par des pans d'océan puis des morceaux de forêt. Elle roule une heure avant de poser pied à terre, traverse Danushkodi en marchant à côté de son vélo, jambes tremblantes.

Marion Brunet, Nos armes, Albin Michel, 2024.

Maison des livreurs

Une initiative intéressante qui espérons-le fera tache d'huile. Vivement une maison des livreurs et livreuses à Angers !

Pédaler vers la liberté (?)

 

Les vêtements de ville avaient été placés là où ils le devaient, derrière la corbeille de linge, dans un angle discret de la buanderie de l'hôpital. J'avais réussi à obtenir ma sortie du camp d'internement nazi en simulant des maux d'estomac atroces, mais je m'attendais à tout sauf à subir une véritable opération de l'appendicite. L'entaille de mon abdomen était loin d'être cicatrisée, ce qui ne m'avait pas empêché de me rendre aux toilettes au moment voulu et maintenant, si j'arrivais à me glisser dans les vêtements que l'agent de la Résistance (déguisé en curé) avait laissés pour moi, puis à déambuler à travers l'hôpital sans éveiller les soupçons, je n'avais plus qu'à gagner à bicyclette la maison de repos de Lyon sans semer mes intestins sur le boulevard ! Je suis descendu le long de l'escalier monumental de l'hôpital et j'ai poussé les lourdes portes du hall d'entrée. La bicyclette était garée près d'un banc, comme prévu. Précautionneusement, je me suis mis en selle et j'ai dévalé la longue voie privative jusqu'à la route principale d'où, une main posée sur mon estomac, j'espérais pédaler vers la liberté. Les autos filaient autour de moi, la brise de l'été finissant jouait dans mes cheveux, mais soudain le crescendo plaintif de ce que je pris pour une sirène de police s'éleva derrière moi. Avais-je été trahi ? Étais-je en fin de compte sur le point d'être renvoyé dans le camp et de là à Auschwitz ?

 

L'art de la résistance, Quatre ans dans la clandestinité en France, Justus Rosenberg, éditions divergences, 2024

Petite reine de l"évasion et roi des arts martiaux

 

Projet A (1983), Jackie Chan.

Toujours plus bas

J'ai un peu l'impression que mes vacances servent de test sur la mentalité humaine et sa propension à littéralement mettre le pied dans la porte. Alors qu'un mot clame que je suis en vacances et que le rideau était rigoureusement baissé comme ci-dessus, ne laissant le passage que pour un félin égaré ou curieux, j'ai vu apparaître la tête d'un congénère qui me demande candidement : "C'est fermé ?".

 

J'ai hésité à dire que cette personne confondait les lieux avec le concours olympique de limbo.

 

Depuis je baisse encore un peu plus le volet et j'attends une nouvelle performance de souplesse et d'autopersuasion.

Oiseaux de trottoir

 

Une affiche sérigraphiée fort réussie pour un concert des Oiseaux de trottoir, orchestre cyclo-itinérant de passage en Anjou du 11 au 20 août.

Supplice du pal

 

J'ai très récemment entre les mains un vélo avec l'insertion du tube de selle complètement explosée, un peu comme le cigare en illustration. Qui plus est il est coudé. Je ne sais pas ce qui s'est passé et je n'ai pas envie de savoir quelles circonstances ont débouché sur une telle boucherie. Le proprio du vélo me demande de le réparer. J'explique que c'est foutu, que le vélo est mort et qu'il est même dangereux. S'en suit une trop longue conversation où j'essaie d'expliquer le risque encouru (cf le titre de ce billet) si la personne s'entête à vouloir se balader sur une monture dont la selle tient en place par une sorte de miracle de la physique. Et de terminer mon laïus par une invitation explicite : "Je vous invite à ne plus jamais monter sur ce vélo".

La personne sort de l'atelier. Et remonte sur son vélo.

Ampoules aux fesses

Un vélo d'occasion, un coup de tête, une nuit blanche, la crainte des ampoules aux fesses, c'est Saint-Malo à vélo, Tofépi, L'Association.

Parking gratuit

Petite image de ce que devient l'aménagement piétons/cycles de la rue Maillé chaque soir (quand le risque de verbalisation devient quasi nul) jusqu'au petit matin (offre valable les dimanches et jours fériés) : un parking. Sans commentaire.

 

 

Duffle RG

Je commence à préparer la braderie. J'en profite pour vous donner un aperçu avec ce Duffle RG 60l de chez Ortlieb. Sa valeur est à plus de 300€, je vais m'en séparer pour 150€. Il est d'ores et déjà disponible à ce prix là.

Bourriche

D'ici la petite braderie du 21 (livres mais aussi pièces de vélo, j'y reviendrai) on vous propose de participer à deviner le poids de notre bourriche que voici.

 

Le principe est simple, chaque participant-e soupèse le panier garni contre une participation à prix libre. Il est possible de jouer trois fois maximum. Le ou la plus proche du poids réel remporte le tout dont la valeur doit avoisiner les 150€. On pèsera tout ça le 29 juin. Vous pouvez tenter votre chance dès maintenant quand le local est ouvert.

 

Cyclomanif

 

Braderie, bourriche, concert

On va essayer d'aborder la dernière ligne droite avant les vacances avec brio.

La librairie fait sa braderie le samedi 29 juin.

En résumé, l'occasion de faire de la place dans nos rayons et pour vous de venir acquérir à petit prix vos prochaines lectures estivales.

 

🚲 L'idée étant également d'en faire un moment convivial pour notre lieu je me joins à l'opération une partie de ce samedi à cette opération, en gros de 11h à 14h. Je me débarrasserai de tout un tas de pièces à vil prix : roues, selles, plateaux, antivols, dérailleurs, moyeux, etc.

 

🧺  Bonus : nous mettrons en commun quelques babioles dans un panier. Contre une participation à prix libre 🎫, tu pourras le peser et tenter de deviner son poids. Le ou la plus proche de la pesée officielle de la bourriche remportera son contenu.

 

🎸 Pour introduire cet événement, le mercredi 26 juin à partir de 19h30, nous proposerons un moment musical à prix libre de FLŌD (irish folk, Monts d'Arrée) et Motorhill (folk, Rennes-Angers) à la librairie.

 

Au plaisir de vous y croiser.

Végétaline

 

 

Les fréquentes interruptions sont un des aspects usants à affronter au quotidien à l'atelier. Surtout quand elle ne sont pas justifiées ou sans rapport avec mon travail (vous aurez quelques exemples typiques plus bas). Le rappeler est d'une banalité absolue mais la mécanique réclame une attention un peu soutenue. C'est pour cette raison que, dans la mesure du possible, j'effectue les taches les plus délicates lorsque l'atelier est fermé. Mes maigres capacités de concentration ne sont pas entravées. Je risque moins de bâcler, oublier, négliger quoi que ce soit. Travailler est une contrainte, alors tant qu'à faire autant avoir l'esprit libre.

 

Et puis, être interrompu même quand j'effectue des opérations simples entraîne à coup sûr, à force de répétition, un morcellement mental qui induit de la fatigue nerveuse et génère la frustration de ne pas être maître de son temps.

 

Pour essayer de mieux me représenter tout ça, vendredi dernier, j'ai scrupuleusement coché chaque fois où j'ai posé mes outils pour avoir une interaction. J'ai défini de grandes familles : le téléphone fixe, le téléphone portable, la pompe à vélo en libre-service, et évidemment les échanges avec ma clientèle. Je souligne que c'est vous qui me payez, j'ai besoin de vous, là n'est pas la question et ce qui est vraiment épuisant ce sont les demandes intempestives (et aussi un peu la "bricole" très chronophage j'y reviendrai un jour je pense).

Donc, ce vendredi gris et morne où l'activité était "automnale" (c'est à dire trèèèès calme) j'ai recu 12 appels sur le téléphone fixe. Dont l'inévitable appel pour une réparation de trottinette électrique, pratique qui m'est aussi étrangère que l'araméen ancien. Dans le lot il y a eu un ou deux appels de démarchage qui m'agacent fortement mais qui sont aussi l'occasion de dire que le "gérant" n'est pas disponible et qu'"il faut rappeler entre 22h30 et 22h45 pour le joindre". Bref.

 

J'ai reçu 10 appels sur le portable de l'atelier et je n'ai pas compté les messages échangés. Sachez que je m'interdis de répondre au téléphone avant une heure que je ne divulguerai pas ici pour ménager ma tranquillité. Néanmoins sur un créneau matinal de 1h30 j'ai décroché en moyenne le combiné toutes les 15 mn.

 

Pour une fois la pompe à vélo en libre-service n'aura occasionné qu'une seule interruption de mon travail. Il faut savoir qu'elle est grande pourvoyeuse d'appel au secours avec parfois une mauvaise foi intersidérale quant à sa supposée très haute technicité ou, plus énervant pour un mécano, le fantasme qu'elle serait défecteuse. Bref, on était loin d'une journée de soleil où l'animal social endormi se réveille brusquement avec un désir impérieux de pédaler au grand air avec ses congénères en troupeau.

 

J'ai reçu également ma factrice et 3 livreurs que je m'efforce de ne pas faire patienter tant leur concours est précieux au bon déroulement de mon travail.

 

Et puis il a ma chère clientèle avec qui j'ai interagi à 22 reprises : pour un renseignement, un dépôt ou une reprise de vélo. Mais pas que, puisque dans le lot, il m'a fallu expliquer que je ne prêterai pas mes outils pour vidanger un scooter dans la rue. J'ai aussi participé à l'élaboration du parcours d'un baroudeur à vélo et pour ce non-francophone j'ai repris le téléphone pour réserver un camping. Sans oublier le client de 17h57 qui vient reprendre son vélo alors que je viens de glisser la clé dans la serrure.

 

Je ne vais pas m'aventurer dans des statistiques pénibles (et mal maîtrisées) qui au final ne porteraient aucune signification sérieuse tant tout ceci est subjectif. Certaines de ces interactions étaient essentielles et constitutives de l'atelier alors que d'autres me paraissent plus dispensables, surtout quand on sait qu'une clé plate vaut quelques euros dans un supermarché et qu'il n'est pas utile de répandre plus d'huile dans le caniveau qui mène à la faune et le flore de la Maine.

 

Si vous voulez avoir une image réaliste de ce que cela occasionne sur ma personne imaginez un cerveau en Végétaline. Vous savez cette matière avec laquelle on cuit les frites. Le matin mon cerveau est solide et consistant. Peu à peu, à force d'interruptions plus ou moins intempestives, il se liquéfie jusqu'à entrer en ébullition. Alors certes, après le travail avec un temps de repos il retrouve sa forme solide mais à chaque cycle de petites impuretés issues de la cuisson viennent polluer la qualité générale de ma matière grise. Une lente et insidieuse dégradation s'installe.

Certain-e-s client-e-s (d'expérience pas vous qui me lisez) sont surpris-e-s de l'usure de certaines pièces de leur vélo. Comme s'il ne pouvait pas se dégrader et qu'il était indestructible. Sans surprise, il en va de même du mécano.

 

Client assidu de nombre de boulangeries de cette ville, je suis admiratif du calme olympien des vendeuses (9 fois sur 10 ce sont des femmes). Elles affrontent les lubies de centaines de personnes chaque jour et nous les interrompons avec une fréquence qui me fait froid dans le dos. Un tel veut sa baguette "bien cuite mais pas trop quand même" et veut "celle tout à gauche là, derrière la première sous votre main", telle autre achète le journal mais il lui manque 10 centimes qu'elle amènera "après sa sieste". Un rythme et une multiplicité de demandes clairement insoutenables pour ma petite personne.

 

Cette analogie approximative ruine tout espoir de conclusion pour ce billet, à parler Végétaline, j'ai désormais faim de frites. On ne se refait pas.

 

 

Ps : Je n'ai pas eu la muflerie de compter les apparitions des mes ami-e-s à l'atelier. Ils et elles participent de la qualité de vie au travail que je recherche.

Travail invisible

Quand il s'agit de changer des roulements de boîte de pédalier et que je constate la présence de cuvettes en plastique j'ai toujours une petite boule d'angoisse qui me serre les entrailles. Cette fois encore ça n'a pas loupé et ce qui prend en général une quinzaine de minutes m'a pris la bagatelle de six de travail cumulés avec un paquet de disque Dremel usés, deux tournevis à la poubelle, un coup de marteau sur la main et le détournement d'un outil de mise en place des jeux de direction. C'est fascinant de constater qu'une cuvette qui explose au premier coup de pression va ensuite s'accrocher comme la misère sur le monde. Bref, voici un chaos d'image à l'image d'un chaos qui j'ai eu bien du mal à vaincre.

 

Les professionel-le-s apprécieront (ou se récrieront plus probablement) sur le détournement de la puissance de cet outil.

 

 

Cinq pour en arriver là, une boîte ravagée par les coups de burin. Il va falloir rafraîchir tout ça avec succès sinon c'est tout le vélo qui part à la poubelle.

 

 

Tarauder la boîte pour ne pas se laisser tarauder par trop d'hypothèses.

 

 

Les roulements neufs sont en place et je contemple avec soulagement les décombres de ce qui aura beaucoup trop occupé mes mains et mon cerveau ces derniers jours. Un travail rendu largement invisible par votre serviteur et qui se résumera probablement à échange du genre :

-Bonjour, je viens chercher mon vélo, ça s'est bien passé ?

 

-Je vais le charcher, je dirai pas que ça a été simple mais tout est en ordre !