Faire face à des demandes étranges fait partie de mon quotidien. Je suis
un peu blasé et parfois je ne lutte même plus contre des désirs qui me
paraissent aberrants. Il faut pourtant que je vous dise que j'ai eu une
requête qui a failli me briser le cœur.
Il m'a été demandé d'alléger un vélo. Pas un vélo de route comme c'est parfois le cas, non un vulgaire (au sens de commun) vétécé. Un vélo de ville parfaitement conçu pour remplir sa fonction : transporter confortablement une personne avec quelques bagages, un éclairage autonome, et de quoi arriver à destination le plus sec possible grâce à des garde-boues couvrants. Sans oublier la présence rassurante d'une béquille bien stable.
Je vous promets j'ai freiné des quatre fers pour que ce projet ne se réalise pas. Pourquoi dépouiller un vélo de ce qui fait son efficacité ? Il n'aura jamais la célérité d'un vélo de course, même allégé d'une paire de kilos.
Et je n'avais pas tout entendu, puisqu'il m'a été aussi demandé mon avis sur une ablation de la selle et sa tige !
J'ai refusé tout net cette demande sans fondement (si je puis me permettre), inutile de le souligner, ce véhicule aurait été bien moins qu'une draisienne (ça encore j'aurais pu accepter une telle transformation comme un retour aux sources) et encore plus bas que la trottinette électrique dans l'échelle des moyens de transports civilisés. Je n'étais pas prêt à accepter pour un peu de vil argent un tel renoncement moral.
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