jeudi 30 novembre 2017

Deux choses !

Deux choses :

-A mon grand désarroi, personne n'a encore gagné le concours du moment. Il y a bien eu une réponse exacte mais elle émanait de celui qui m'avait fourni la matière à ce concours. Hors-jeu de position. En conséquence j'offre un nouveau délai et je vous attends de pied ferme !

-J'en profite pour vous rappeler que votre présence est indispensable à la soirée qui va se tenir samedi !

mardi 28 novembre 2017

Construire une charrue


Tout le monde connaît la légende plaquée or, d'un magnat qui serait parti de rien et aurait commencé à bâtir sa fortune en vendant de la limonade aux passant-e-s. Belle farce jouée dans le meilleur des nouveaux mondes. Je ne connais pas la recette de cet élixir de richesse et suis donc probablement condamné à ne pas m'enrichir. Le seul ruissellement que je puisse espérer est la chute fortuite d'un billet de 50 euros de la poche d'un-e bourgeois-e. Pragmatiquement, ma force de travail, un peu de connaissances et d'expérience pourvoiront encore un moment, je l'espère, à ma subsistance. A quoi bon "parvenir" ? Je vais déjà où bon me semble ?

En tous cas, cette petite histoire bidon m'est revenue en discutant avec un ami. Nous évoquions les expériences d'enfance fondées sur le démontage-remontage d'appareils parfois défectueux mais plus souvent victimes de notre curiosité. L'ami en question avait excellé à défaire un réveil mécanique jusqu'à ce que de petits ressorts ne quittent définitivement leur logement. Le temps s'est alors arrêté. Illusion qui aurait pu ouvrir une carrière de magicien si l'option avait été saisie au Ô temps suspends ton vol.

Cela m'a rappelé un moment fondateur, une de mes premières expériences de mécanique vélo. La première étant, je crois, la pose de rustines où, très jeune, j'étais plus concerné par l'eau de la bassine que par l'aboutissement de l'opération. Ma première entreprise de taille en plein in-conscience s'est abattue sur le vélo de mon père. Je devais avoir autour d'une dizaine d'années. Le dernier catalogue de La Redoute avait amené au fond du bocage la mode naissante du vétété. On parlait de "vélo-cross". L'engin, un Motobécane je crois, n'était pas très abouti et ressemblait à un BMX trop bien nourri. J'étais fasciné par la présence, sur le tube central, d'un sélecteur de vitesses tellement massif qu'il évoquait la boîte de vitesse du tracteur que je n'avais pas (mais plus pour longtemps) le droit de conduire. Le potentiel d'imagination était tout entier concentré dans ce sélecteur. Avec ce vélo-tracteur j'allais pouvoir délaisser mon demi-course et les routes environnantes pour me lancer à l'assaut d'innombrables chemins sur lesquels je tracerai moi aussi un sillon.

Mais, Noël était loin et j'avais conscience que je ne trouverai pas de vélo sous le sapin. Pas la peine de pigner. La présence silencieuse du vélo de mon père dans une remise me vint à l'esprit. C'est sans accord parental que je mis la main sur le butin. Après tout, grand adepte de la marche je n'avais jamais vu mon père pédaler.

Le vélo présentait certains pré-requis indispensable à la réussite du projet de sa conversion en vétété. Les pneus étaient nettement plus larges et crantés que sur mon demi-course. Il disposait également d'un cintre plat. Pour le reste j'allais improviser. La présence d'une paire de gardes-boue et d'un éclairage à dynamo nuisait à la ligne générale du vélo. Le freinage était correct mais si je voulais faire des dérapages conséquents et lever la poussière des chemins il allait falloir ajuster tout ça.

Dans une ferme, ce ne sont pas les outils qui manquent, d'ailleurs j'emploie encore certains de ceux que j'y ai accaparé. Seul hic, ces outils sont destinés à l'entretien du matériel agricole. Si vous additionnez outils surdimensionnés pour le vélo et connaissances enfantines sous-dimensionnées, vous obtenez sans grande surprise un résultat catastrophique. Après deux ou trois heures de marteau-tournevis-pince coupante, j'arrive à peu près au résultat escompté. Je dis bien à peu près, car si l'aspect esthétique me convient, la partie mécanique a pâti de mon intervention. Les freins m'ont donné du fil à retordre et j'ai dû me séparer de l'un d'eux.

Le résultat n'est pas optimal mais je sais faire de nécessité vertu et je me fais suffisamment de films en roulant dans les chemins pour être pleinement satisfait de l'ouvrage de démolition que je viens d'effectuer. Je peux mettre La Redoute à la poubelle (sauf les pages avec les dessous), je suis équipé d'une vraie charrue bien que le bœuf ne soit pas devant mais installé sur une vieille selle en cuir.

Il m'a fallu bien des années pour réaliser que j'avais détruit un vélo Petit-Breton mono-vitesse qui avait survécu sans encombres à une guerre mondiale. Les garde-boues étaient probablement martelés, et le feu avant en obus très classe. Du passé j'avais fait de la ferraille. Un fléau.

Quelques mois après mon forfait, un de mes "vieux", ­ car plus âgé de deux ans, ­ voisins s'était vu offrir le modèle original. J'étais tellement impressionné par la bête que j'avais décliné sa proposition de l'essayer. Ne sachant pas comment utiliser la "boîte de vitesses", j'avais eu peur de me ridiculiser.

Je me sens toujours un peu honteux quant à mes débuts de mécano et n'en ai jamais parlé à mes parents. Le plus surprenant est que je ne me souviens d'aucune engueulade qui aurait découlé de la découverte du pot-aux-roses. Pas de leçon de morale. Pas la moindre brimade. Ceci explique peut-être pourquoi je n'exhume pas cette affaire devant mon père. Trente ans ont passé, mais elle reste sensible et le temps de la prescription n'est toujours pas venu.

vendredi 24 novembre 2017

Rencontre du sale type

Je propose un petit jeu pour pimenter le week-end, même si j'ai peur que la faiblesse humaine ne fasse une nouvelle fois appel à la puissance algorythmique. Il s'agit de trouver qui est l'interlocuteur qui s'adresse à Greg LeMond et qui visiblement n'entrave que pouic à l'ambiance qui règne au sein d'un peloton cycliste professionnel :

X - Pouvez-vous être à la fois amis et adversaires ?
Greg - Oui.
X (interloqué) - Je n'ai jamais vu ça de ma vie.

Qui est X, cette personne incrédule et, à mon avis, incroyable et incompréhensible ?

Comme d'habitude, la réponse ne sera validée que si vous venez me la donner à l'atelier. Il n'y aura qu'un gagnant-e qui se verra remettre au choix une guidoline ou une paire de grips !

Ha oui, un indice est caché dans la photo d'illustration !

samedi 18 novembre 2017

Mercenariat

Les dates et parcours pour les BRM organisés au départ d'Angers par le RCA sont en ligne. Dans un élan de charité, l'atelier offre l'inscription à tout-e cycliste qui désire s'aligner au départ en monovitesse sur le 200. Proposition pas tout à fait désintéressée car j'espère ainsi voir d'autres personnes partager la même peine que moi. Passez à l'atelier vous inscrire !

mercredi 15 novembre 2017

Minute de réclame

Trop souvent, je néglige que le blog de l'atelier est aussi un outil commercial. Qui plus est, la saison froide est toujours un moment délicat pour mes finances. C'est donc le moment pour moi de déclencher chez vous un acte d'achat compulsif.

J'ai donc reçu un nouvel élément de bikepacking. Je stocke toujours une bonne partie de la gamme Apidura et j'ai accès à la gamme dédiée chez Ortlieb. Cependant, pour les bourses les moins replètes je propose désormais la sacoche de selle Backloader de Topeak. Très classique dans sa conception, elle a une contenance très honorable de 10l pour un prix contenu de 74€. Petit plus, elle est équipée d'un sac intérieur étanche histoire de mettre le plus important à l'abri de l'eau.

Voilà, je ne me sens jamais très à l'aise dans la peau d'un commercial, je retourne vite remettre les paluches dans le cambouis.

mercredi 8 novembre 2017

Lost in translation


Le coeur du cyclisme a longtemps battu sur le continent qui l'a vu naître et prospérer. Désormais, la production s'est largement déplacée en Asie et le rayonnement culturel touche la vieille Europe depuis l'autre côté de l'Atlantique. Les USA en particulier ne sont pas avares de nouvelles pratiques et de redécouvertes. De ce fait, les anglicismes fourmillent et parfois les termes francophones s'effacent au bénéfice de la terminologie technique anglophone. Ainsi, il est courant d'entendre parler des chainstays d'un cadre de vélo pendant que les bases rouillent au fond du dictionnaire ? Nous sommes localement une poignée à penser que rediscuter du vocabulaire référentiel ne peut qu'améliorer nos échanges et clarifier notre pensée de professionnel-le-s et de pratiquants-e-s. Un travail de mise à jour, de remise au goût du jour, et parfois de création s'impose. Quelle expression francophone serait convenable pour traduire toe overlap ?

C'est à ce jeu que nous voulons nous coller et nous vous invitons à participer. La tache est ardue et peut-être au dessus de nos forces. Nous avons cependant dégagé trois axes que nous aimerions défricher.

Le cadre et la fourche
Quelles parties le composent ? Comment énoncer les paramètres qui définissent sa géométrie et son comportement ? Le secret dessein de ce grand œuvre est de proposer une version francophone plus cohérente au logiciel de conception BikeCAD.
Exemples de termes à discuter: stack, reach.

Les composants et leur caractéristiques techniques
Exemples de termes à discuter : bcd, offset.

La culture et les pratiques cyclistes
Exemples de termes à discuter : gravel, fatbike.

Un premier rendez-vous est donc fixé samedi 02 décembre à 19h30 au 21, rue Maillé. Cet atelier est ouvert à tou-te-s et surtout à celles et ceux qui désirent enfin savoir ce que signifie toe overlap tout en sirotant un verre en bonne compagnie.

dimanche 5 novembre 2017

56 et 57

Il n'est pas trop tard pour féliciter B. Et A. qui ont participé mercredi dernier au cyclo-cross de Sainte-Gemmes-sur-Loire. Première participation pour B. qui a fort bien géré son effort. En effet, à la fin du premier tour il nous crie : "Chuis mort !". Il franchira la ligne d'arrivée à peu près dans le même état. A. bénéficiait d'un solide passé de compétiteur mais s'est aligné en monovitesse avec un braquet ambitieux. Il réalise lui aussi une performance plus qu'honorable sous les yeux embués de ses parents qui avaient fait le déplacement depuis des provinces reculées. Voici quelques photos réalisées par deux supporters.

jeudi 2 novembre 2017

La vérité est en haut du Puy


Contrairement à mes jambes, le soleil était ces derniers jours d'un métal plus léger que le plomb mais aussi plus brillant que mes analyses cartographiques. De cette conjonction a découlé une moyenne minée par de multiples portages à travers des sentiers pentus envahis de ronces. Cela en valait la peine et j'ai découvert des coins et des êtres accueillants. Ma philosophie du jour se tenait donc ramassée dans ce court slogan : Moins de performance, plus de consistance. Ne me demandez pas de développer une idée aussi pauvre que sa rime.

J'ai toujours le même attrait pour la moindre ruine, surtout quand elle offre de dominer une partie de mon terrain de jeu du jour.

Il ne faut pas quémander, il faut prendre !

Un tunnel aménagé par des cascadeurs/euses,

Qui barre l'accès à une magnifique cascade tapie profond dans une vallée toute proche de Thouars.

Passage obligé par une autre vallée qui m'est chère, un peu plus à l'ouest.

Le bar-tabac à l'entrée de Cersay ne paie pas de mine et ne paie probablement pas non plus les mamies en blouse qui le tiennent. Tout n'y est que calme et sérénité, on s'y passe volontiers du luxe. Ultime marque de tempérance, le Coca y est servi en bouteilles de 20 cl.

De toutes façons dans le coin on aime pas trop (se) vendre et on évite d'en faire des caisses : laconique le marketing !

Et pour prouver quoi d'abord ? Qu'ici on a inventé les « concept-stores » des décennies avant l'avènement des hipsters ?