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lundi 8 juillet 2019

Destroyer über alles

Là où commence Le Dôme du Tonnerre tout finit.




Le monde des cyclistes se divise en deux groupes bien distincts. En ce dimanche d'été ces deux familles que tout sépare vivaient chacune leur grand rassemblement annuel. Celles et ceux qui regardent par dessus leur épaule ont mornement pédalé parmi les vignes, en groupes rachitiques et épars, créatures livides nostalgiques d'une madeleine qui sentait le prout. Une recherche qui n'était que temps perdu.

Celles et ceux qui sont le carburant d'un futur qui n'en aura pas se sont affronté-e-s sans répit jusqu'à ce que l'Elu s'extirpe des cris et du sang : Destroyer.

Destroyer est une légende vivante du Dôme du Tonnerre. Guerrier de la première heure, il a longtemps patienté avant de pouvoir monter sur la plus haute marche du podium. En demi-finale, face à un Jean-Marc Brutus au sommet de son art, il était largement mené et un nouvel échec se profilait. Mais une brusque attaque de face a destabilisé son adversaire et a renversé le cours de l'histoire.

La finale face à Grraou, panthère nomade rugissante, dont la prise favorite reste le "Grand Ecart Facial Forcé" s'annonçait rude pour notre héros local (enfin après La Toupie trop tôt éliminée du concours mais qui aura soulevé des salves d'applaudissements qui résonnent encore) peu connu pour sa souplesse.

Après un affrontement plein de vice et de sévices, Destroyer dénouait les gorges de l'Assemblée. Sa maestria a réduit Grraou à l'état de chaton ronronnant. (Mode chauvin dégueu on) Le trophée restait à Angers. Ni les catalan-e-s, venu-e-s en nombre, ni les néo-croates, encore moins les poitevino-mayennais-es n'allaient ternir le lustre d'un trophée qui n'a jamais quitté les terres qui l'ont vu naître (Mode chauvin dégueu off).

Parmi les autres évènement marquants du Tournoi Intergalactique 2019, l'absence incompréhensible du tenant du titre. Ce dernier s'est contenté d'un furtif passage dans les bureaux de La Fédération afin de remettre son trophée acquis en 2011. Il a expliqué son forfait par la "volonté de laisser la place aux nouvelles générations". Les cadres présent-e-s lui ont rappelé la devise du Dôme du Tonnerre : Deux entrent (dans l'arène), un seul sort. Être champion-ne du Dôme n'est pas une question d'âge. Destroyer l'a prouvé et les plus jeunes concurrent-e-s reposent désormais pour la plupart en paix. Espérons que pour la prochaine remise en jeu du titre personne ne fuira ses responsabilités.

La Fédération tient à remercier l'ensemble des concurrent-e-s. Tou-te-s n'ont pas brillé au firmament mais si certain-e-s s'entraînent plus dur (quelques stages en altitude seraient bienvenus, le cardio laissait à désirer) et s'appuient mieux sur les fondamentaux de la discipline (La Fédération invite tout le monde à s'inspirer librement du style de La Toupie) un avenir radieux s'ouvre à eux/elles.

Enfin, La Fédération me fait parvenir un communiqué qui expose une durcissement d'un aspect du réglement trop peu respecté hier. Le voici.

"Réunie en Congrès ce matin, la Fédération Intergalactique du Dôme du Tonnerre a statué comme suit :  Il a toujours été entendu que, pour des raisons de praticité, les participant-e-s peuvent arriver au point de rendez-vous sans leur costume. Néanmoins, des sanctions pourront à l'avenir s'appliquer si aucune des joutes n'est effectuée sans le costume requis".

Il va sans dire que Destroyer (et beaucoup d'autres) est dans la ligne de mire de la Commission Costume, lui qui est venu en "civil". Cela n'enlève rien à la victoire mais les plus traditionnalistes ont assez mal vécu d'être mis devant le fait accompli.

Je ne m'étendrai pas plus (je l'ai fait hier de tout mon long) et je laisse quelques animations et photos vous donner un arrière-goût des âpres combats qui ont mené Destroyer au firmament de sa carrière.

 Les plus grands spectacles ont toujours besoin d'un peu de figuration, La Douleur Angevine et Bill Tcherneau en sont la preuve vivante.

The Rainbow of Carnage et Grraou, le style et l'efficacité.

Ne vous fiez pas à cette image, Pedator, aura fait pschiit face à Grraou, à force de faire des ronds dans l'eau il sera vite rebaptisé Pédalo.

La Toupie s'occupe des poubelles pour le plus grand confort de la communauté.

Et même s'il n'est pas nappé de son costume il fait table rase et envoit la jeunesse se faire pendre ailleurs.
 

 via GIPHY
Grraou "pète en deux" (pardonnez la violence de son propos que je ne fais que rapporter) Carbone, sous les yeux effarés du néo-pro Le Postier de la 8.6.


Avec l'échancrure sexy de son armure Rainbow a fait tourner toutes les têtes.


Garder le contact avec sa monture mais se garder de toucher le sol, voilà tout l'art du Dôme.

Destroyer au nirvana. Grraou ne rentre pas tout à fait bredouille des courses. Jean-Marc Brutus malgré sa troisième place devient la coqueluche de Rihanna.



ps : Je m'excuse de ne pas pouvoir ici mettre des photos de tou-te-s les concurrent-e-s, alors permettez-moi de les lister brièvement et de les remercier : Le Postier de la 8.6, Poussin Coup, Destroyer, La Crève, El Condor, Jean-Marc Brutus, Breda Far-West, Dédé Railleur, Grraou, La Toupie, La Douleur Angevine, Carbone, Pedator, Le Gitan, Bill Tcherneau, Rainbow of Carnage.

Gloire à leurs courbatures.



lundi 20 mai 2019

Mythe et légendes

Après un silence qui en disait long sur ses activités souterraines, La Fédération Intergalactique du Dôme du Tonnerre vous convie au seul évènement vélocipédique qui vaille la peine d'être vécu :

Les dernières batailles remontent à des temps immémoriaux et avaient laissé nombre de combattant-e-s sur leur fin et quelques-un-e-s plus retors sur leur faim. Notre armée des bras cassés a besoin de s'aguerrir afin d'affronter les temps sombres qui s'annoncent. La bataille sera rude. La pitié ne fera pas partie de notre vocabulaire.

Pas de meilleur résumé que le cri de la foule amassée autour de l'arène avant le choc des combattant-e-s : "Deux cyclistes entrent, un seul sort."

Il ne tient qu'à vous de côtoyer des légendes vivantes et de rejoindre le mythe.

Rendez-vous à vélo à 15h, dimanche 7 juillet 2019 à l'entrée du cimetière Saint-Léonard à Angers. Tenue de combat de rigueur.

Les vélos pour les joutes seront fournis par La Fédération.

Plus d'infos moins grandoliquentes suivront via le canal historique de ce blog.



lundi 3 octobre 2011

Reportage exclusif !
















Par notre envoyé spécial de "La Tête dans le Guidon".

Photos incroyables, non ? Comment peut-on infliger un tel traitement à d'honnêtes vélos me direz-vous ?

Bien peu le savent mais, Angers est le siège de la, plus que discrète, Fédération Intergalactique du Dôme du Tonnerre. Or, ce week-end s'est déroulé le tournoi pour le titre de champion-ne du monde (le championnat intergalactique se tiendra dans quelques mois) et j'ai eu la chance de pouvoir y assister. Alors, j'en vois déjà certain-e-s parmi vous derrière leur écran avec un air benêt : qu'est-ce que le Dôme du Tonnerre ? Votre reporter était présent et va tout vous dévoiler...

Cela peut se décrire brièvement comme un combat entre deux (et parfois plus) cyclistes dans une petite arène. Le but étant de faire toucher terre à son adversaire. Des accessoires sont à disposition : un caddy de supermarché, une poubelle roulante, des frites en mousse et autres plots de chantiers. Si l'idée est de faire tomber l'autre en le tirant, le poussant, le secouant, il est interdit de volontairement lui faire mal. J'ai d'ailleurs pu observer que cela était désapprouvé par le public (une grosse centaine d'aficionados trié-e-s sur le volet). Il n'empêche que devant mes yeux incrédules je les ai vu-e-s au fil des victoires et des défaites se couvrir de plaies et de contusions aux couleurs assez variées mais toujours chatoyantes. Je me suis bien évidemment tenu à l'écart et m'en suis tenu à la position de l'observateur attentif et impartial.

Le jeu est visuellement des plus plaisants : chutes nombreuses, techniques incroyables et propres à chaque participant-e (j'ai beaucoup apprécié les prouesses d'agilité d'un certain "La Toupie", le champion sortant), rebondissements et renversements de situation successifs, costumes bigarrés, etc. Une ambiance dantesque et accrocheuse à la fois !

Qui participe ? "Le Dôme" comme ils/elles disent, est un sport (les participant-e-s parlent volontiers d'"art" mais je ne les suivrais pas si loin) mixte : hommes et femmes s'affrontent. Seuls la rage et la fureur de vaincre parviennent à les départager. Ainsi "Da Noob" une jeune recrue du sud de l'Europe me confiait : "Mec ou gonzesse ? Jm'en tape , j'vais lui faire mordre la poussière !". Propos certes rudes mais révélateurs de l'atmosphère rageuse qui régnait hier. Ce qui me fait d'ailleurs penser que les pseudonymes et costumes servent souvent à cacher de profondes blessures affectives qui ne se refermeront sans doute jamais pour ces pauvres hères du cyclisme... Quoi qu'il en soit, ils/elles ont en commun une hygiène de vie d'une rigidité toute spartiate. Un certain "Elasticman" (au costume un poil décevant comparé à d'autres) affirmait s'entraîner par séances de 10 heures, ce jusqu'à 18 fois par semaine ! Je ne sais si je dois le croire, mais il est vrai que sa souplesse était incroyable. Quant à la mentalité, il est certain que le dévouement est une valeur largement partagée dans ce petit milieu. Sinon, comment expliquer que certain-e-s se soient déplacé-e-s à Angers (à leurs propres frais) alors qu'ils/elles viennent de Belgique comme "L'Etoile de Namur" voire qu'ils/elles aient traversé un océan comme "El Guano" venu spécialement représenter le Mexique ou "Jo Murder Braxton" depuis l'Arkansas pour les USA ? Enfin, ce qui cimente les esprits c'est cette sensation d'être les seul-e-s vrai-e-s aventurier-e-s de ce siècle naissant. Et l'un d'entre-eux de me confier : "J'ai carrément laissé tomber une brocante prévue de longue date pour être ici aujourd'hui !". Ces mots résonent encore en moi. Je pense les méditer encore bien des années. Ô abnégation !

Au niveau sportif pur, le titre revient à "Willy Revolt" du club des "Hells Angers", devant "El Guano" et "La Toupie". Si c'est à la satisfaction générale que le titre est resté dans les mains d'un représentant local, le public s'est ému de voir le champion sortant être départi de son titre. D'aucuns affirmaient qu'il avait volontairement laissé échapper la victoire afin qu'une nouvelle génération de combattant ne soit pas éclipsé par sa toute-puissance. Je suis encore très novice quant à la lecture du jeu mais je penche volontiers en faveur de cette théorie. Durant tous les matchs qualificatifs, il a fait montre d'une maestria qui colle mal avec sa position de retrait lors des phases finales. Mais, je ne voudrais point polémiquer et je laisse les aficionados échafauder les hypothèses les plus folles...

Je terminerai juste en levant mon chapeau au mécanicien qui a sué sang et eau pour que combat après combat les vélos officiels puissent remplir leur office. Un homme d'une humilité à la hauteur de son savoir-faire. Une leçon de vie !


Merci à "Maximum Zizi", un des concurrents qui a accepté de me fournir, en douce, quelques photos, en allant ainsi à l'encontre des moeurs si secrètes de la fédération. Un véritable scoop !