C'est la fin de l'année et je cède à la futilité des listes récapitulatives. Dans l'idée, une avec des nouveautés positives dans ma vie de mécanicien mais aussi de pratiquant et une sur le versant des tendances lourdes de mon taf qui me gonflent où me pèsent. Je vais commencer par le côté lumineux de la chose et on verra si je tiens promesse pour le reste. C'est parti sans ordre réfléchi si ce n'est mon premier choix qui suit.
-Cela ne démarrait pas sous de bonnes auspices mais le déménagement de l'atelier et de la librairie est le changement positif majeur de l'année écoulée. J'ai adoré mes longues années passées rue Maillé et j'ai emmené avec moi un tas de souvenirs inoubliables. Mais c'était aussi une expérience déformée de l'allégorie de la caverne et, dans nos locaux de l'avenue Pasteur, je vois la réalité autrement. Rue Maillé, quelques ombres parvenaient de l'extérieur jusqu'à mon établi, alors que désormais l'espace et la lumière inondent littéralement mon âme ! Encore des tonnes de mercis aux personnes qui ont permis ce mouvement qui n'a pas été une sinécure.
1) J'ai profité de l'occasion pour investir dans de l'outillage en vue de me soulager physiquement, en particulier un pied d'atelier électrique pour ne plus avoir à soulever les vélos de dizaines de fois par jour. J'ai mis le temps à trouver une solution qui me convienne. La plupart des propositions ont une capacité de levage important mais reste onéreuses et encombrantes. J'ai trouvé chez Remco une solution abordable (pour un pro) avec un encombrement réduit, un entretien minime et une capacité de levage de 45 kg très honorable. Comme je modifie la hauteur du vélo à ma guise, je passe désormais pas mal de temps à niaiser sur mes tabourets (qui sont eux aussi une de mes découvertes de l'année) avec le problème à résoudre à hauteur des yeux alors qu'avant je piétinais. Mes vertèbres me remercient et j'ai recommandé le machin à des collègues c'est dire.
2) Je pense les avoir évoquées quelque part ici, mais dans l'incertitude, j'en remets une couche sur les clés dynamométriques pré-réglées de Pedro's. J'aime le confort de la prise en main, le gain de temps qu'elles apportent mais aussi leurs couleurs, j'ai l'impression d'être un enfant qui joue (avec beaucoup de sérieux comme tous les enfants qui jouent).
3) Toujours chez Pedro's est récemment sorti un outil généraliste pour le montage et le démontage des roulements de boîtes de pédalier. Il y a eu inflation des divers types de roulements et des dimensions de boîte, c'est devenu cacophonique et coûteux en terme d'outillage sans que le gain de ces nouveaux "standards" ne se justifie toujours pleinement quelle âme damnée a pu inventer les roulements "pressfit" ?). Le kit proposé permet de parer à 95% des cas de figure et en plus l'outil est bien fini et très satisfaisant à utiliser avec les pièces aimantées qui s'emboîtent avec un joli "clac" (encore un plaisir enfantin). Notez que mon exemplaire n'a pas subi les assauts du temps. On verra avec l'usage comment il vieillit.
4) On quitte les outils pour revenir sur la découverte de l'année dans ma pratique du vélo sur les sentiers et les chemins plus ou moins roulants. Je repense avec remords à ces années passées avec des pédales automatiques et les chaussures qui vont avec. Certes elles permettent une meilleure transmission de la puissance de pédalage mais quand on est d'une habileté technique limitée comme je suis, elles peuvent se révéler contre-productives. Combien de fois n'ai je déclipsé sur de courts passages techniques par anticipation de la chute ou panique ? Les pédales plates ont été une révélation.
C'est la sérendipité même qui m'a ouvert les yeux. J'avais monté ces pédales qui traînaient pour des déplacements en ville. Par flemme de changer, j'ai fait une ou deux sorties "gravel" avec pour voir. Je ne suis pas prêt de revenir en arrière, en quelques semaines je me suis vu franchir des difficultés "techniques" (tout est très relatif) qui me paraissaient auparavant insurmontables, simplement parce que j'avais l'assurance de pouvoir facilement mettre pied à terre en cas de besoin. Il s'avère que ça repousse le domaine de l'urgence et que la liberté des jambes permet aussi des mouvements de balancier pour garder l'équilibre. J'ai un ami qui me pousse à faire de même sur mon vélo de route. Je suis plus sceptique mais comme je ne roule depuis plusieurs mois que sur les sentiers la question reste en suspends.5) Il y a un combo qui m'a énormément apporté cette année : carte mobi + chemins de randonnées balisés. Si vous avez de petits revenus et que vous vivez dans la région, faites une demande de carte Mobi pour bénéficier de 50 à 75% sur vos déplacements. Cette carte réconcilie avec les sorties train+vélo. Si j'ajoute que (en s'organisant un peu) je peux partir sans GPS et suivre de magnifiques itinéraires balisés par les bénévoles, je suis assuré de belles journées au grand air pour un moment.
6) Je reviens un peu vers la mécanique. Je plébiscite l'arrivée au catalogue Shimano de produit simples (à rebours d'une bonne partie de son catalogue mais je pense y revenir dans la "liste négative"), en particulier des pédaliers mono-plateau qu'il soient de la gamme ESSA ou CUES. Ils rendent accessibles la fiabilité d'usage des systèmes "narrow-wide", c'est à dire l'alternance d'une dent épaisse avec une dent étroite. Ainsi, le plateau épouse parfaitement la forme de la chaîne et les déraillements deviennent rares même quand ça secoue. J'ai pu cette année redonner vie et performance à de vieux vététés à un coût très abordable.
Je crois que c'est tout ce qui me vient à l'esprit pour le moment. J'avais rédigé une liste plus exhaustive mais je l'ai perdue dans un recoin de l'atelier.




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