Avant toute chose,
une mise en garde s'impose. Le compte-rendu vélocipédique qui suit
pourra sembler morbide. Pour autant, ne croyez pas que je sombre dans
une profonde dépression. La mélancolie est parfois une alliée de
circonstances pour panser certaines plaies de l'âme. Il suffit de
savoir se débarrasser d'elle avant qu'elle ne prenne trop ses aises.
J'ai donc volontiers accepté sa présence rassurante dans mon
sillage tant qu'elle me permettait de m'épancher mais c'est sans
remord que j'ai l'ai lâchée d'une preste accélération à la
sortie d'un cimetière. Ses soupirs incessants devenaient gênants et
cette journée d'automne était trop belle pour ne pas être
pleinement appréciée.
La Faucheuse (du moins une cousine) tisse
sa toile. La voir à l'ouvrage est fascinant.
Disparaître en un
éclair ou faire disparaître l'éclair ? En ce jour, j'aimerai
tant pouvoir trancher cette fausse alternative.
Par hasard, je suis
tombé sur un cimetière de bornes kilométriques. Si, renversées,
elle ne jalonnent plus l'espace, elles semblent bien décidées à
défier le temps.
Un autre tas de
cailloux découvert en chemin prouve que le chaos
(granitique) peut abriter une vie luxuriante.
Je sais bien que
certains-e- sont prêt-e-s à commettre n'importe quelle effraction
pourvu qu'on se souvienne longtemps d'eux/elles.
Pourtant, en soi
passer par là, même brièvement, n'est pas déplaisant. Il semble vaniteux
de penser à laisser plus qu'une fragile trace.
Même si des
bonimenteurs aimeraient nous convaincre du contraire.
Pour ma part, je
n'ai pas disparu que je laisse quand même déjà un sacré bordel
derrière moi.
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