France Culture a produit un bon documentaire en deux volets sur Gino Bartali du point de vue de son engagement contre le régime fasciste de Mussolini, puis de son implication dans la résistance catholique. J'avais déjà évoqué brièvement cette histoire sur ce blog mais là cette émission est vraiment consistante et étayée
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dimanche 23 août 2020
Gino le Facteur
Libellés :
Gino Bartali,
Gino le Pieux,
Le facteur de la liberté
lundi 29 mai 2017
Sur le Giro 1949
Cette compilation
vaut surtout pour tous les à-côtés de la course décrits par
Buzzati. Il a la chance de traverser l'Italie depuis la Sicile
jusqu'aux Alpes et le parcours passe près de points sensibles d'un
pays qui sort de la guerre et du régime fasciste. Ainsi, le passage
auprès des ruines de Monte Cassino est pour l'auteur l'occasion de
ranimer un instant les protagonistes de cette bataille acharnée.
Soldats qui commencent déjà à sombrer dans l'oubli et qui reposent
désormais côte à côte qu'elle que soit la couleur de leurs
uniformes. Plus tard, le passage par Trieste, séparée depuis 3 ans
du reste de l'Italie par les alliés pour en faire un état neutre,
est l'occasion de souligner la joie des habitant-e-s qui pour une
journée grâce au passage du Giro rejoignent le giron. Des lignes
empreintes d'un patriotisme triste que je ne connaissais pas sous la
plume de Buzzati.
Les à-côtés se
sont aussi tout simplement la description du public qui se masse sur
le bord des routes, public bigarré d'une Italie en mutation. D'une part, une
Italie traditionnelle (qu'il serait trop facile de réduire à celle de Bartali) peuplée de paysan-ne-s, de boutiquier-e-s, de prêtres et
moines ainsi que de la petite bourgeoisie terrienne, et plus au nord, une
Italie convertie à la modernité avec sur la côte un tourisme
bientôt massif et dans les terres des centres industriels qui
produisent des produits de grande consommation. Une Italie qui
s'enrichit et transforme les paysan-ne-s en ouvrier-e-s. Buzzati
excelle à donner corps à ces multiples facettes du pays en mettant
la lumière sur des acteurs de second plan, tel cet homme qui par
défi s'échine à effectuer seul le parcours du
Giro, ou encore cet ancien coureur qui a investi toutes ses primes
de courses afin d'acquérir les instruments nécessaires à
la fondation d'une fanfare digne de ce nom.
Je
déplore seulement que cette édition n'ait pas été soumise comme
il se doit au regard acéré d'un-e correcteur/rice. Il y a quelques
fautes de frappes et surtout beaucoup de fautes d'espaces qui nuisent
à la qualité de lecture.
Pour finir sur un sourire, je vous propose mon extrait préféré : Les freins grinçaient comme des chatons appelant leur mère. Difficile de faire plus évocateur.
Sur le Giro 1949,
Dino Buzzati, trad. Yves Panafieu, So Lonely, 2017.
mercredi 29 mars 2017
jeudi 18 juillet 2013
Gino le Juste
Jusqu'à peu, je n'étais pas passionné par le parcours de Gino Bartali. C'était certes un grand coureur, on ne s'adjuge pas deux Tours de France par hasard (1938, 1948) sans compter un paquet de courses de renom. Et puis la seconde guerre mondiale et l'arrêt des compétitions l'ont privé d'un paquet de victoires alors qu'il était à son apogée. Mais le cyclisme aime les oppositions et des "deux visages de l'Italie" (l'expression est de Malaparte) ma préférence allait à Fausto Coppi. A mes yeux, le catholique pratiquant "Gino le Pieux" incarnait, la "vieille" Italie.
Mais voilà qu'en 2010 on apprend par son fils Andrea que le taiseux qu'il était s'était engagé de toutes ses forces dans la résistance. Vers 1943, il intègre le réseau catholique de résistance Desalem et met ses jambes et sa notoriété au service de leur cause. Régulièrement, sous prétexte de garder la forme il se rend au couvent de San Quirico. Il effectue ainsi un parcours de 190 km sur son Legnano vert et rouge. Parfois, il pousse encore plus loin jusqu'à Gênes en Ligurie soit 240 km. Dans son tube de selle sont cachés divers documents utiles à l'évacuation de juifs d'Italie : argent, faux papiers, cachets divers, photographies, etc. Il contribue ainsi à faire passer vers les Etats-Unis et la Suisse environ 800 juifs. En cas de contrôle, sa notoriété lui évite de nombreuses mésaventures avec la police. Il n'empêche qu'on le soupçonne (pourquoi s'entraine-t-il aussi avidement alors que rien ne laisse à penser que la compétition est sur le point de reprendre ?) et qu'il écopera, fin 1943, de 45 jours de prison. Cela ne l'empêche pas de garder le silence, d'être libéré sous caution et d'éviter le procès.
Le silence, il le gardera si bien qu'à sa mort, en 2000, son histoire est presque inconnue : «Le bien, c’est quelque chose que tu fais, pas quelque chose dont tu parles», disait celui que j'appelerai "Gino le Juste". En effet, il est devenu "Juste parmi les nations".
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