Cher connard m'était vendu comme une version contemporaine des Liaisons dangereuses. Il se révèle être un roman avec bien moins d'intrigues vicieuses. Certes souvent les personnages apparaissent sous un jour médiocre (c'est sans doute pour ça qu'on s'en sent proche) et parlent cru, mais ils/elles ne cherchent pas à humilier leurs correspondant-e-s épistolaires.
Alors, même le hipster de service qui, à Paris pendant le premier confinement, prête son vélo à une des protagonistes trouve grâce à mes yeux. Pourtant, la cohabitation d'un pignon fixe et d'une VAE est pour moi de l'ordre de la liaison dangereuse, voire contre-nature.
Hier, un ami m'a prêté son vélo électrique, lui a pris son fixie. Son projet consiste à sortir tous les jours à vingt heures et se faire applaudir " comme s'il gagnait le Tour de France". En temps normal, tu me propose de faire du vélo, je t'éclate. Mais je n'en peux plus d'être enfermée, je crois que je dirai oui à un footing. J'ai pensé à toi, je me suis dit que peut-être on passerait sous vos fenêtres.
Cher Connard, Virginie Despentes, Grasset, 2022.
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