Je sors tout juste de la lecture de "Pourquoi pas le vélo". L'auteur, néerlandais vivant en France, y dresse un portrait croisé des deux pays et détricote le mythe de l'essence cycliste de ses concitoyen-ne-s. Il décrit avec simplicité les évènements qui ont amené son pays d'origine à choisir (c'est moi qui souligne) le vélo au détriment du tout automobile. Car, il se permet d'enfoncer une porte largement ouverte (mais visiblement à Angers trop d'élu-e-s prennent l'ascenseur directement depuis le parking automobile souterrain de l'hôtel de ville) : il ne s'agit désormais plus QUE de volonté politique pour accélérer ce mouvement. En effet, 60% des français ont envie d'utiliser le vélo dans un usage quotidien mais la peur de côtoyer des automobiles dans des villes pas, peu ou mal aménagées les retient.
Interpellée, quelle est la réponse de la mairie, notamment par la voix de l'élu à la voirie Jacques-Olivier Martin ? Le voici qui pointe : "une façon de communiquer, comme si nous étions des irresponsables", parce que de toutes façons "Vraisemblablement, il ne sera pas possible de la (la rue) passer en sens unique" ou encore, "On ne va pas résoudre le problème à coups de baguette magique ni dans l’urgence mais dans la limite des contraintes liées à la voirie et aux flux de circulation. Mettre cette portion en sens unique, c’est déplacer la circulation ailleurs."
Si vous pensiez que les élu-e-s étaient là pour agir et résoudre, au hasard, des problèmes urgents de sécurité soulevés par des habitant-e-s, M. Jacques-Olivier Martin vient vous dire de la mettre en sourdine et que rien ne sera fait. Par ce que la voiture est là de manière immanente, on n'y peut rien. Et son discours est transparent quant au fait que pour le moment Angers ne veut pas s'engager à restreindre les flux automobiles.
On retiendra qu'au nom de l'impuissance politique un choix a été fait entre la fluidité de la circulation automobile et la sécurité physique des angevin-e-s.
J'invite les élu-e-s de cette ville à lire "Pourquoi pas le vélo", ça leur fera le plus grand bien de réaliser qu'ils/elles pourraient (c'est encore moi qui par envie de titiller souligne le conditionnel) être utiles à cette ville.
Pourquoi pas le vélo, Envie d'une France cyclable, Stein Van Oosteren, Ecosociété, 2021.
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