Marabout de ficelle

Pas une journée sans qu'au téléphone ou par mail, on ne me demande de réaliser le diagnostic et le devis d'une panne quelconque. Bien souvent, j'ânonne ma litanie : Je ne fais pas "ça" au téléphone ou par mail. Pour réaliser un diagnostic fiable et réaliste j'ai besoin du vélo devant mes yeux et à portée de main. Bien des interlocut-eurs/rices sont surpris par ma réserve. Mais, comment avoir pleinement connaissance de ce qui m'attend par une conversation téléphonique, un mail lapidaire, quand ce n'est pas un texto ?

Prenons un exemple simple. X me demande au téléphone combien coûtera la réparation des deux freins de son vélo. Dans ma tête se bousculent un tas de questions :
Faudra-t-il changer les patins, la gaine, le câble ? Les étriers sont-ils en bon état ? Et les poignées ? Qu'est ce que je vais manger de bon ce midi ? Mais d'ailleurs, de quel type de freins parle-t-on : V-brakes, cantilever, U-brakes, route (à double ou simple pivot ?), hydrauliques à disques, disques à câbles, hydrauliques à patins (si-si ça existe), route à double ou simple pivot, tambours, etc. Réduisons le spectre et admettons qu'il s'agisse d'un V-brake. Qu'est ce qui me dit que la roue (élément essentiel du dispositif et de la qualité de freinage puisque les flancs de la jante sont la zone de frottement des patins) n'est pas complètement voilée ? Et quid de l'état général du vélo ? A quoi ça sert de s'escrimer sur les freins si tout le reste a rendu l'âme depuis longtemps ? Je gagnerai du temps en le voyant et en m'exclamant : Non, ça va pas être possible ! Par contre la déchèterie est dans cette direction mais ce serait plus prudent de ne pas s'y rendre sur le vélo.

Pour diagnostiquer et faire un devis j'ai besoin du vélo ! Point.

J'en prête le serment, cette règle sera caduque le jour où en lieu et place des mes habituels flyers je distribuerai ça :

 

Il va falloir être patient-e-s !