dimanche 15 décembre 2019

Comparaison n'est pas raison


Comment dire ? J'apprends par voie de presse la création d'un nouvel événement angevin autour de la pratique du gravel. Comme on est à Angers, le nom est forcément en anglais de cuisine. Ici, nous ne sommes pas pouvu-e-s d'une patinoire, mais d'un Ice Parc, la "marque" de la ville c'est Angers Loire Valley, on a aussi une Connected Week, une Austin Week (c'est pas une semaine autour de "petite" bagnole, ça concerne la ville du Texas), il y a encore l'étiquette (pardon label) Angers French Tech. C'est donc la fête de l'anglais ronflant mais approximatif.

Il faut désormais compter avec Nature is Bike, un événement (ou un "event" si vous préférez) autour du gravel.

Sans polémiquer sur l'avantageux effet de com' pour une ville qui fait souvent le grand écart entre les discours et les pratiques, dès qu'on touche à la question du vélo en ville, la titraille de l'article ci-dessus atteint une sorte de point Godwin des modes de transport.

Il faut concéder que le gravel est une espèce de vélo de route qui aurait bien mangé à la cantine de l'atelier. Ses pneus sont joufflus et son allure plus massive que le cousin routier. Mais n'oublions pas que l'ensemble dépasse à peine la dizaine de kilos. A titre de comparaison, les SUVs Mercedes surpassent allègrement les 2 tonnes. Et puis, à ce jour je n'ai jamais aperçu le moindre gravel doté du bouclier idéaltypique, haut comme un enfant, des SUVs. Quant à la consommation d'un-e pilote gravel, la quantité de sucreries et autres sandouiches au Brie reste sensiblement identique aux autres pratiques. Le bilan carbone est stable (à moins de coller son gravel au cul d'un SUV pour se rendre à la sortie "nature").

L'article finit sur la citation suivante : « l’aventure commence au moment où l’on franchit le parapet de l’habitude », qui d'après mes rapides recherches revient à Sylvain Tesson, l'écrivain qui pour moi voyage tranquillement vers la droite extrême du paysage. Je souligne que je ne souhaite à personne de franchir à vélo "le parapet de l'habitude". Cela arrive parfois lors de descentes de col sur les grands tours et c'est dramatique pour le coureur. On va laisser ce genre de sport extrême à l'incapacité de franchissement des SUVs qui sont au vélo ce que la buse est au campagnol.

J'en profite pour annoncer que je proposerai moi aussi un event de biking avec un mix road/gravel pour le summertime 2020. Cela se passera sur 3 jours en juillet. Ce sera à prix libre avec un hébergement et des repas collectifs. Tout ça est en cours de calage et je reviendrai vite vers vous pour vous expliquer les modalités.

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