Je me remets à peine de ma visite des ateliers de l'entreprise Gilles Berthoud. D'abord parce qu'effectuer les 1300 km aller-retour à bord d'un camion qui consomme plus d'eau que d'essence est une hérésie en soi et surtout parce que j'ai été très agréablement surpris par l'ambiance à la fois studieuse et détendue qui règne dans les ateliers situés dans l'Ain.
Berthoud est internationalement reconnue pour la qualité de ses selles en cuir ainsi que pour la durabilité de sa ligne de bagages. C'est aussi une entreprise qui propose de nombreux accessoires principalement (mais sans exclusivité) dédiés aux cyclistes pratiquant la randonnée : rétroviseur, garde-boue, etc.
L'équipe s'est renouvellée en partie ces dernières années et la partie fabrication de vélos sur-mesure a été relancée avec une belle mutualisation du savoir-faire.
Pendant qu'une partie de l'équipe s'affairait afin de partir en week-end l'esprit tranquille, j'ai eu toutes latitudes pour fouiner où bon me semblait. Je me suis glissé dans la peau d'un espion industriel qui parfois ne comprenait pas grand-chose à ce qu'il avait sous les yeux. Cela explique que votre connaissance technique ne sortira pas grandie de la lecture de ce billet surtout si je surjoue l'ingénu.
Commençons par l'atelier couture. De prime abord, j'aurai parié que cette machine servait probablement à aplatir la pâte à pizzas.
Je me suis douté que j'étais dans l'erreur, derrière moi il y avait toutes ces belles sacoches de guidon. Par contre, la couturière n'étant pas dans les parages, je ne pourrai pas vous émanciper quant à la fonction réelle de l'objet en question.
Pour ce qui est de l'équipement, ça ne rigole pas chez Berthoud. Il y en a partout.
De toutes les générations mais toujours propre et entretenu.
Cette machine sert à cintrer les lames de métal pour en faire des garde-boue. J'ai cru comprendre que l'usage était subtil sous peine d'engendrer beaucoup de déchets.
Non loin de là, un tas de cylindres d'aluminium jouent les durs.
Pas pour longtemps.
Il règne en certains recoins une ambiance de salle de torture que je ne trouve pas déplaisant. Il faudrait songer afin de diversifier l'activité à louer les locaux en l'état le week-end pour des amateurs/rices de bondage et de pratiques SM. Simple proposition à la volée.
Bon, ici c'est très clair, il s'agit d'un banc d'haltérophilie qu'utilise le personnel à la pause afin de renforcer les muscles dorsaux. Bel exemple de prévention des accidents du travail.
Hypothèse corroborées par la présence de nombreuses bouteilles d'oxygène en cas de petites défaillances respiratoires.
Plus sérieusement, les gabarits pour la préparation des cadres ne prennent pas la poussière et cela fait plaisir de voir l'entreprise renouer avec sa tradition de fabrication.
Et certains signes prouvent que les cadreurs peuvent aussi bien vous jouer de vieux standards que de nouveaux tubes. Les mesures ci-dessus correspondent aux diverses largeurs de boitiers de pédalier dont certaines sont toutes récentes.
Voici un petit exemple de savoir-faire parlant sous forme d'une potence.
Certain-e-s ont le mors aux dents, ici il est au té.
Je traîne dans les pattes.
Contre toutes apparences ce cadre n'est pas destiné au rebut. Il s'agit d'un prototype fraîchement assemblé mais je n'ai pas pu m'empêcher d'immortaliser le cocasse d'une situation fugace.
Merci à toute l'équipe, ce fut un vrai plaisir (en tant que vacancier) de vous observer à l'ouvrage ! Merci également à mon compagnon de route heureux propriétaire d'un camion potomane.
lundi 23 juillet 2018
Traîner dans les pattes
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire