L'ennui : cet immuable souvenir lié au Tour de France. Imperturbablement, chaque année, on m'interroge à ce propos. Comment fais-tu pour regarder ces étapes de plaine sans t'ennuyer ? Imperturbable, je réponds toujours de la même manière. L'ennui est concupiscent à l'acte. Une fois la chose admise alors tout fait sens. Tout du moins j'ai essayé de m'en convaincre quand j'ai attendu de longues minutes sur le bord de la route, lundi dernier, le passage de la caravane. Car s'il est une chose encore plus improbable quand on est lié de passion au Tour de France, c'est bien d'aller à attendre des heures sous un soleil de plomb le passage furtif des coureurs. Il faut l'avouer le contentement est de courte durée. Aussi loin que je me remémore ces journées de juillet passées sur les bas-côtés de routes départementales, mes souvenirs se résument à l'éphémère souffle du peloton lancé à vive allure et à l'ennui. Comme si, sans l'ennui et l'attente, le plaisir de ce bref moment ne pouvait pas surgir.
Note : Je ne crois pas que l'adjectif "concupiscent" soit adapté au contexte mais je n'ai pas corrigé car il éclaire d'un jour ambigu mais juste les propos du narrateur.
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