lundi 30 juillet 2018

Fouilles archéoillogiques

Je vous soumets quelques photos de mes dernières errances. Pour un cycliste, le cagnard d'après midi a ceci d'appréciable qu'il vide des routes déjà désertes. Je ne compte les fois où j'ai pu entendre le cri de rapaces que je ne saurai nommer. Appuyé physiquement par un vent favorable et psychiquement par des "pauses panaché", je n'ai pas hésité à faire de multiples détours à la recherche de curiosités. Il me faut faire un choix parmi les photos glanées et je vous propose une sélection des plus notables "monuments" rencontrés. Comme vous le savez, la moindre ruine même en parpaings ou la plus maladroite tentative artistique soulève dans mes tripes une vague de passion. Alors, j'en appelle à votre indulgence quant à ma capacité à juger de ce qui est monumental.

Voici une bribe des viticinations d'un prêtre du siècle passé. Il a transformé un ancien moulin en calvaire géant. L'intérieur du fût est orné d'une fresque d'un style voisin de la bédé de science-fiction des années LSD. Les deux anges, à droite de l'image, me filent les jetons. Je ne suis pas convaincu de la bonté de leurs intentions.
L'ensemble du monument est surréaliste. Abandonné au milieu d'un champ à vaches, il se dégrade doucement mais sûrement. La dernière fois, je n'avais pu y entrer désormais, la porte est tombée et il est même possible d'accéder aux étages via une échelle métallique. Handicapé par mes chaussures de cycliste je n'ai pas tenté l'ascension.

Dans un registre païen, voici un vermisseau géant que j'appelle le simili-mille-pattes. Il tente d'attirer dans son antre les touristes de passage mais je reste insensible à son sourire enjôleur.

Est-ce qu'à l'avenir, un dévôt quelconque investira les ruines de ce moulin pour en faire un outil de propagande ?


Le Clos Cristal est à n'en pas douter un monument de la science viticole. Fin 19ème Antoine Cristal, un pionnier du vin "naturel" fait édifier des murs. Le long des côtés orientés au nord, il plante des pieds de vigne. Des trous sont aménagés dans les murs et le ceps y passe à travers. Ainsi toute la végétation est exposée au midi ce qui avance le mûrissement du raisin.

Voici le meilleur pour la fin. Cette sculpture est irréprochable à tous points de vue. J'adore l'harmonie des formes et des couleurs. Elle est posée en bord de route ce qui la charge de lourds sous-entendus. Quant à poser une voiture sur la paille, je considère qu'on touche proprement au génie. J'espère que ce qui n'est pour le moment qu'une invitation temporaire à se tolchoquer sera bientôt classée. Et si les éléments mettent en danger cet ouvrage majeur et qu'il faut lui trouver un abri, j'imagine que Le Louvre aura la décence de lui trouver une petite place. Il reste assez d'espace en haut de l'escalier près de la Victoire de Samothrace. Ah oui, les visites sont libres, gratuites mais non commentées.

2 commentaires:

ÈRÈLLE a dit…

D'ordinaire, c'est plutôt la vénérée automobile qui met son propriétaire sur la paille.

La Tête dans le Guidon a dit…

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