En 1982, le groupe
pétrolier Elf compte parmi les sponsors de l'équipe emmenée par
Bernard Hinault sur le Tour de France. Ce soutien peut surprendre de
prime abord, mais à y bien réfléchir, un Tour et sa caravane compte
plus de bagnoles, de motos, de camions et d'hélicoptères que de
bécanes actionnées à l'huile de genoux. A cette époque Harry
Gruyaert travaille pour Elf. Il se voit proposer de suivre l'épreuve
inconfortablement installé à l'arrière d'une moto. Durant cette
semaine agitée il va immortaliser la course mais surtout ses abords
et ses aléas. Harry Gruyaert n'est pas un photographe du sport, il
jette un œil amusé tout autour de lui et il y a effectivement de
quoi sourire. C'est un France populaire, détendue et le plus souvent
hilare que nous dépeint Gruyaert. Un public tellement à la coule
qu'on se sent bien souvent que le passage du peloton n'est qu'un
vague prétexte pour se rencontrer, pique-niquer, trinquer, siester.
La vie au grand air, à l'abri d'un bob et d'un parasol pour siroter des bières douteuses. Les
photos bien évidemment argentiques font honneur à la multitude des
couleurs qui égayent les maillots des coureurs et les
vêtements des spectat-eurs/rices.
La série que j'ai
en main fait partie d'un recueil intitulé « Sur la route »
qui regroupe le travail de cinq photographes de l'agence Magnum
photos : Martin Parr, Dennis Stock, Larry Towel, Harry Gruyaert
et Inge Morath. Le reste de l'ouvrage, édité par Reporters Sans
Frontières, fait la part belle à la bagnole et à la moto. La série de Gruyaert compte d'autres clichés que ceux présentés dans ce recueil, une petite recherche dans les méandres du net suffira à étancher votre soif.
Sur la route,
Reporters Sans Frontières, juin 2016.
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