La perspective d'être un jour dépassé par les changements techniques est une de mes angoisses professionnelles. Il y a peu, j'ai bien cru que ce moment tragique était venu. J'effectuais la réparation de ce que je croyais naïvement être un vélo lambda. Pour ainsi dire, je travaillais "mécaniquement", tandis que mes mains s'activaient mon cerveau divaguait. J'ai cru perdre la raison en réalisant ce qui était inscrit sur le pneu du vélo en question.
Racing ! Comme pour n'importe quel sport mécanique cette dénomination convoque aussitôt vitesse, performance, compétition, haute-technicité !
Racing !
La honte empourpre mes joues. Depuis de trop longues minutes je manipule sans précautions une bête de course ! Suis-je à ce point dépassé et bon pour le rebut pour ne pas avoir compris la chance que j'avais de m'occuper d'un tel bijou ? Toutes affaires cessantes j'ausculte le vélo. Les signes d'une noble naissance sont pourtant là sous mes yeux embrumés. Comment ai-je pu faire l'impasse sur ce cache-chaîne aérodynamique probablement issu des dernières recherches en soufflerie ?
Et puis, ce que je prenais bêtement pour un porte-paquet n'est autre qu'un porte-bidon de grande capacité destiné aux courses au long-court en autonomie.
Les moindres détails ont été pensés. Ainsi, un nombre impressionnant de petites pièces ont été allégées. Tout cela respire le travail d'un artisan d'exception. Un génie qui flirte avec la limite des contraintes mécaniques d'une manière que je n'oserai jamais envisager.
Je recule d'un pas pour me rassurer quant à ma capacité à apprécier une belle machine.
Décidement, on ne me la fait pas. Quelle classe : Racing !
lundi 22 février 2016
Porte-bidon bidon
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