Voilà une longue carrière assez peu glorieuse et cantonnée aux rôles de faire-valoir, me semble-t-il. Mais je disserte dans le vague et je manque d'informations sur l'acteur en question. Tout ça pour dire que cette affiche m'a poussé à prendre la route, seul dans la froidure du petit matin.
Motivation également aiguillonnée par l'envie de mettre ma nouvelle monture à l'épreuve. Un subtil mélange de canette de sodas recyclées et de fibre plastique abusivement appelée "carbone". Tellement rapide que j'ai du mal à la cadrer correctement. Le résultat de l'essai est sans appel. Ma moyenne a connu une hausse sensible. J'ai eu l'impression de retrouver la forme de mes
En chemin, j'aurai dû me méfier à plus d'un titre avant de m'engager dans cette petite route attirante parce qu'inconnue. Le panneau déviation n'avait sans doute pas été apposé pour rien. Quant au nom du lieu-dit, il était une invitation à la retenue et à la prophylaxie. Qui plus est, certains détails d'aménagement du paysage étaient pour le moins étrange. Cherchez dans le champ de maïs sur la droite.
Au rugby, il est de coutume de dire que "le cochon est dans le maïs" lorsque un joueur sème la panique. En Anjou, ce sont les chaises de jardin que l'on dispose au beau milieu des champs. Indifférent à tous ces signes précurseurs de catastrophe, je me suis engagé sur le chemin. Une grosse boule noire avec des poils et des crocs a soudainement déboulé à mes côtés, bien décidées à tâter du mollet. Il y a longtemps que je n'avais pas piqué un tel sprint sous l'effet de la panique. "La chaise est dans le maïs" que je vous dit : méfiance !
Malgré tout le reste de ma sortie s'est bien déroulé. Même si je disposais d'assez peu d'éléments pour trouver mon but, le nom d'une rue m'a mis la puce à l'oreille. Je cherchais le cimetière, avec un nom pareil je savais être au bon endroit.
Comme je ne crois que ce que je vois, je voulais voir cette tombe toute simple.
Pas de blague aujourd'hui. Il ne s'agit pas d'un homonyme. Patrick Dewaere repose bien quelque-part en Maine-et-Loire.
J'ai ensuite tracé vers un de mes bars de campagne préférés. J'avais prévenu quelques ami-e-s cyclistes que j'y serai en fin de matinée, libre à eux/elles de venir partager un café avant de rentrer à Angers. T. a déboulé alors que j'entamais mon deuxième café et que je me délectais de l'ambiance. Un échange de paroles avait déjà retenu mon attention, lorsque du côté du bar j'avais entendu :
-C'est un "Surly" ?
Croyant que la conversation tournait autour d'une de mes marques de vélos préférées, j'avais instinctivement tourné la tête. J'ai surpris un client examinant attentivement une bouteille. Un peu piteux, j'ai réalisé que j'aurai évidemment dû entendre C'est un "sur-lie" ?, à propos d'un muscadet.
Après une dernière boisson chaude et une discussion autour de "Bordeaux-Paris", T. et moi convenons de reprendre la route chacun de notre côté. Le retour à la vie citadine ne s'est pas fait attendre. Quelques minutes auront suffit pour qu'une altercation ne démarre entre un automobiliste un peu trop pressant et moi pas trop pressé de finir sous sa calandre. Une conversation à mon grand désarroi vite pleine de venin. Dans un film avec Patrick Dewaere il y aurait probablement eu coup de tête.
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