mercredi 6 novembre 2013

Avec armes et bagages



En lisant ce petit ouvrage qu'E. m'a offert, je me suis laissé dire que les conditions matérielles de la pratique cyclotouristique avaient bien changées depuis la rédaction de cet opuscule à la fin du 19ème siècle :

Est-ce tout ? Ah ! Emportez au moins une demi-chaîne de rechange, deux ou trois chambres à air, un pot de colle à caoutchouc, des rondelles spéciales, des pinces spéciales, enfin de quoi monter une boutique de spécialités, sans oublier la pompe, surtout ; car un cycliste sur pneus est, avant tout, un pompier et toujours de service ; enfin l'indispensable burette, étanche, s'il se peut, une petite clé anglaise, un tourne-vis, un couteau, une bonne lanterne et un signal sonore quelconque (la vieille trompe de nos pères est encore ce qu'il y a de mieux).

Votre équipage personnel sera bien moins compliqué : chemise de flanelle ou jersey, culotte large, boutonnée au-dessous du genou, bas de laine douce et légère, souliers souples, genre molière, veston à col officier, et casquette de jockey de forme aussi peu excentrique que possible ; dans la valise, chemise, bas et mouchoirs de rechange, faux-cols et poignets en linge américain, puis les menus ustensiles de toilette et des gants ; au guidon, pélerine à capuchon en étoffe imperméable, et des guêtres-molletières à sous-pieds pour protéger les jambes en cas de pluie ; enfin, dans les poches, la carte des pays à traverser, un binocle à verres fumés, un porte-monnaie bien garni, un revolver bien chargé et un flacon bien rempli d'un liquide composé d'un tiers d'alcool fort (rhum ou cognac) et deux tiers d'une forte infusion excitante non alcoolique (café, thé, coca, kola, maté, quinquina, etc.)

Y êtes-vous enfin ? Alors en route !

Le petit cycliste amateur, M. Decrespe, Encyclopédie A. L. Guyot, Paris, sans date.

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