samedi 27 février 2010

Je "bricole" pas !


On me demande souvent comment on fait pour devenir mécanicien vélo, alors voilà un petit post pour donner quelques pistes à ceux et celles qui envisagent cette possibilité. D'abord, il faut, à mon avis, avoir conscience que le métier se professionalise très vite et que l'ère du "bricolage" est close. les fabricants proposent des produits de plus en plus pointus, il faut une bonne connaissance des compatibilités des pièces, les nouveaux concepts sont nombreux, l'outillage spécifique devient indispensable, etc. En clair, l'industrie du cycle s'inspire très fortement de l'industrie automobile qui a presque réussi à rendre impossible la réparation et l'entretien d'une automobile sans passer par un professionnel... Dommage, mais il s'agit déjà d'un autre sujet de conversation...

Cette stratégie de l'industrie du cycle implique donc par conséquent un personnel formé. C'est pourquoi cette même industrie a poussé à la roue pour l'émergence d'une formation spécifique découplée des classiques formations ou mécanique vélo et motoculture ne font qu'un. Ouf, il était temps, non ? Est donc née, il y a quelques années une Certification de Qualification Professionelle de Technicien-Vendeur Cycles. Officiellement, aujourd'hui, dans n'importe quel atelier vélo de France, au moins une personne doit détenir cette certification.

Alors, comment l'obtenir ? Deux solutions. Par l'expérience, si vous pouvez justifier auprès de la commission qui décerne ce "diplôme", d'une expérience d'au moins 6 mois, si mes souvenirs sont bons (vérifiez cette info sur la durée !). Sinon, il suffit de retourner à l'école... A mes yeux le CNPC Sports de Grenoble devient de plus en plus l'acteur incoutournable de ce mouvement vers la professionalisation. Sept semaines de formation où cours magistraux et en atelier s'enchaînent, avec aussi des rencontres avec des acteurs de l'industrie de cycles, et pleins d'autres choses très variées. Le tout est sanctionné par un examen théorique et pratique final qui est reconnu et qui permet de commencer à chercher un emploi où après 4 mois d'expériences vous pourrez valider définitivement votre CQP.

Je tiens juste à dire qu'à la sortie de la formation, il me semble un peu prétentieux de se considérer comme un vrai mécanicien vélo. Les bases sont là et c'est l'expérience qui fera la différence entre "le bon et le mauvais chasseur" comme dirait l'autre...

Une dernière chose... Ce boulot manque cruellement de femmes. Alors qu'en Amérique du nord, les mécaniciennes vélo commencent à vraiment se faire une place, en Europe ce boulot reste désèspérement masculin. J'ai ma petite explication là-dessus, j'espère y revenir un de ces quatre. En attendant, j'espère que ça va changer. Allez les filles !

Voilà, j'espère que vous y voyez un peu plus clair désormais. Et puis maintenant, vous comprendrez pourquoi je me renfrogne quand on me dit "bon bricolage". Je "bricole" pas !

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