vendredi 14 septembre 2018

Ruissellement malodorant

Je crois très fort en la théorie du ruissellement, même si j'en ai une vision hétérodoxe. Il me semble incohérent de penser que les revenus des plus riches profitent à ceux et celles moins aisé-e-s. Il suffit d'être placé-e en bas de l'échelle sociale pour constater que la seule chose qui coule d'en haut ressemble furieusement à de la matière fécale.


Installé suffisamment assez bas sur cette échelle, je me targue d'être un observateur bien placé pour éprouver régulièrement les affres du ruissellement. Ces derniers mois, l'exemple le plus probant concerne les livreu-rs/ses de bouffe de la dernière plateforme installée à Angers. De la piètre qualité de leur équipement je déduis la piètre rémunération. Le combo mauvais vélo/absence d'entretien conduit inéluctablement aux pires catastrophes mécaniques. Leur outil de travail immobilisé, les discussions autour du délai et du coût de la réparation sont souvent tendues. C'est souvent "trop cher", c'est souvent "trop long".

Le grand classique des pannes consiste en un dérailleur arrière mal réglé qui va se prendre dans les rayons de la roue. Résultat, le dérailleur explose en faisant un salto. "En même temps" comme dirait l'autre, il voile la roue, tord la patte de dérailleur et vrille la chaîne. C'est tout à fait réparable sauf qu'en général au lieu de changer le dérailleur et de remettre le vélo en état les livreu-rs/ses me demandent de faire "ça" :

Je déteste faire "ça". C'est du pur bricolage et je me fais honte.

Alors, je ne remercie pas Mr. Hubert qui nous met un peu plus les deux pieds dans le ruissellement. A cause de lui les pauvres se bouffent le nez en bas de son échelle. Tout ça pour monter péniblement d'un barreau branlant et pourri. Méfiance Hubert, si l'échelle est pourrie en bas, elle pourrait bien tout simplement s'écrouler.

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