lundi 4 août 2025

Circonstance atténuante

Le macadam des rues remplace la terre battue des chemins creux. Une sortie à vélo plaisante et récréative s'achève. Retour à la cohabitation avec les automobilistes qui vont nous donner une nouvelle preuve éclatante de leur déficit d'attention chronique.
 
Je suit une amie sur la piste cyclable d'un boulevard du centre-ville. Sur notre gauche, les bagnoles s'étalent sur deux files. Une intersection approche, nous continuons tout droit lorsque, sans mettre son clignotant, une berline s'engage sur la droite dans une rue perpendiculaire.
 
Coup de frein de ma camarade qui à grands cris évite le tas de ferraille qui coupe sa trajectoire. La magie de la mauvaise foi se produit alors. Pour justifier d'avoir failli lui rouler dessus, le conducteur étonné brandit son smartphone par la fenêtre grande ouverte pour signifier (et sans doute s'absoudre) que son esprit était accaparé par l'écran.
 
Quiconque roule à vélo régulièrement en ville constate qu'une part non-négligeable d'automobilistes a le regard rivé sur l'écran de leur smartphone et que leur capacité cognitive est proche de celle d'un sénateur LR avachi dans les fauteuils du Palais du Luxembourg après un repas de travail arrosé. D'ailleurs, ça m'a rappelé que jusqu'aux années 70, l'ébriété pouvait être parfois brandie comme une circonstance atténuante devant les tribunaux pour des accidents de la route. Autres temps, autres mœurs, autres excuses en carton.

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