Après des virées
qui comptaient jusqu'à 400 km et qui dévorait tout notre temps
libre, voici revenu le temps des
rires et des chants escapades express la socquette légère.
Au programme une
brève incursion dans les Mauges après une charmante errance
à flancs de coteaux à la recherche du plus de dénivelé possible.
Les routes à
l'échine moussue et plantée d'herbes folles ont clairement eu notre
préférence.
Cette obsession de
la "bande verte" implique que parfois notre pratique
n'est plus à proprement parler du cyclisme sur "route".
Malgré notre petit
engagement, nous avons amplement mérité les délices offerts par
notre objectif du jour : une boulangerie. Oui, il est
parfaitement censé de rouler 70 km pour vérifier qu'une pâtisserie
est aussi bonne que dans nos souvenirs. Le goût de l'effort n'exclut pas
des efforts pour goûter. Leur tarte aux fraises est
proche d'un Monument du cyclisme gastronomique. Je suis à deux
doigts d'instituer cette sortie en Classique de printemps. C'est
moins physique que de parcourir Liège-Bastogne-Liège pour deux
gaufres et un biscuit à la cannelle ou Paris-Brest-Paris pour deux
croissants et un choux à la crème au beurre. Mais, quelle que soit la distance parcourue, je défends un cyclisme à visage
humain et double menton.
La promenade a
distillé son indispensable lot de bizarreries. Il de coutume de dire
qu'un arbre cache la forêt, mais parfois il peine à camoufler un
vulgaire poteau de béton.
Plus drôle, il
semble que des femmes résistent de tout leur bas-ventre à
l'esprit sécuritaire qui gagne les communes rurales. Vagins
vigilants contre voisins vigilants : connexion (nerveuse)
avec le cerveau plutôt qu'avec la gendarmerie.
Dernière surprise
du jour que cette installation pour le moins étrange, vestige d'un
temps ou le carburant ne valait rien. Ce n'est rien d'autre qu'un chauffage central pour champ de vigne. Une chaudière brûle du combustible, l'air est ensuite dispersé afin, théoriquement,
d'empêcher les désastres du gel. Cette année, certains vignerons
sont même allés jusqu'à louer des heures d'hélicoptère la nuit
afin de rabattre vers le sol un air un peu plus chaud. Autant de
pétrole dans mon verre ça me chafouine un peu.
Néanmoins dans les
environs, il est toujours possible de boire un petit canon tout ce
qu'il y a de plus naturel. Au retour, nous avons donc mis les
bouchées doubles pour faire étape à Rochefort-sur-Loire et s'en
jeter un dans le nouveau bar à vins baptisé Canon-Canon.
Sans vouloir pousser le bouchon trop loin dans le registre
promotionnel, une visite s'impose pour soutenir ce genre d'initiative
à la campagne.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire