Une jeune femme fort
sympathique a eu la délicate attention de me narrer un de ses rêves.
Je tente ici de le relater au mieux, il me plaît beaucoup :
Elle divague
à vélo dans les rues d'Angers. La ville pavoise, c'est jour de
course cycliste. Depuis des rues fermées à la circulation elle
entend au loin le brouhaha de la foule ainsi que le speaker officiel
de l'épreuve qui s'égosille au micro.
Sans y prendre
vraiment garde, elle se retrouve à rouler de concert avec le premier
coureur échappé. Elle le suit un bon moment. Celui-ci impressionné
se retourne et, tout en pédalant lui lance :
-Waouh !
C'est fort, et sans guidon en plus !
C'est un détail d'importance mais notre cycliste roule effectivement sans guidon...
Toujours en tête,
nos deux cyclistes arrivent à un embranchement. Il n'y a pas de
signalisation et ils ne savent pas quelle direction prendre pour
rejoindre la ligne d'arrivée. Les voilà projetés dans un dédale de
couloirs, portant leur vélos sur l'épaule. Le coureur est désormais
une femme. Nos échappées perdent un temps précieux et c'est au
bout d'une longue errance qu'elles s'extirpent du labyrinthe pour
retrouver la rue. La coureure en profite pour remettre un guidon au
vélo de notre héroïne. Elles se remettent aussitôt en quête de
l'arrivée. Hélas, au loin elles entendent l'hélicoptère qui
couvre la course et surtout le speaker qui s'emballe en commentant le
sprint final. La victoire s'envole.
Tant qu'à faire de
la psychologie de bazar autant aller toucher le fond. Notre héroïne
se prenait pour une compétitrice, quant à moi je vais me glisser
dans la peau de la Manif pour tous rien. Notez que je fais là un
gros effort. Je me sens déjà tout souillé par l'absurdité à venir. Donc, de toute
évidence, l'absence de guidon symbolise la perte des repères. La "théorie du genre" a brouillé les cadres
traditionnels de notre société. Cela est particulièrement évident
avec ce monsieur qui devient une madame. La sanction ne se
fait évidemment pas attendre pour ces brebis galeuses qui se sont
éloignées des chemins balisés. La victoire qui ne devait être
qu'une formalité leur échappe. Les voilà abandonnées à leur
triste sort loin de la tiédeur rassurante du troupeau massé auprès
de la ligne d'arrivée.
Voilà bien une
analyse qui a pour seul dénominateur commun avec le rêve d'être de
l'ordre du grand n'importe quoi. A chacun-e ses fantasmes.
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