En lisant ce petit ouvrage qu'E. m'a
offert, je me suis laissé dire que les conditions matérielles de la
pratique cyclotouristique avaient bien changées depuis la rédaction
de cet opuscule à la fin du 19ème siècle :
Est-ce tout ? Ah ! Emportez
au moins une demi-chaîne de rechange, deux ou trois chambres à air,
un pot de colle à caoutchouc, des rondelles spéciales, des pinces
spéciales, enfin de quoi monter une boutique de spécialités, sans
oublier la pompe, surtout ; car un cycliste sur pneus est, avant
tout, un pompier et toujours de service ; enfin l'indispensable
burette, étanche, s'il se peut, une petite clé anglaise, un
tourne-vis, un couteau, une bonne lanterne et un signal sonore
quelconque (la vieille trompe de nos pères est encore ce qu'il y a
de mieux).
Votre équipage personnel sera bien
moins compliqué : chemise de flanelle ou jersey, culotte large,
boutonnée au-dessous du genou, bas de laine douce et légère,
souliers souples, genre molière, veston à col officier, et
casquette de jockey de forme aussi peu excentrique que possible ;
dans la valise, chemise, bas et mouchoirs de rechange, faux-cols et
poignets en linge américain, puis les menus ustensiles de toilette
et des gants ; au guidon, pélerine à capuchon en étoffe
imperméable, et des guêtres-molletières à sous-pieds pour
protéger les jambes en cas de pluie ; enfin, dans les poches,
la carte des pays à traverser, un binocle à verres fumés, un
porte-monnaie bien garni, un revolver bien chargé et un flacon bien
rempli d'un liquide composé d'un tiers d'alcool fort (rhum ou
cognac) et deux tiers d'une forte infusion excitante non alcoolique
(café, thé, coca, kola, maté, quinquina, etc.)
Y êtes-vous enfin ? Alors en
route !
Le petit cycliste amateur, M. Decrespe,
Encyclopédie A. L. Guyot, Paris, sans date.
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