jeudi 2 août 2012

Vélo et libido


Un ami un poil provocateur et tout à fait conscient de l'être a fait circuler dans notre cercle d'ami l'article publié sur le site Maxiscience en date du 29 juillet :

"Le vélo freinerait la libido des femmes

On savait déjà que le vélo pouvait provoquer des troubles érectiles chez l'homme, voire de l'infécondité. Mais une récente étude vient de mettre un nouveau coup aux adeptes de ce sport, féminines cette fois. En effet, selon cette étude, le vélo réduirait la libido des femmes.
Une nouvelle étude, dirigée par le docteur Marsha K. Guess de la Yale University School of Medicine et parue dans le Journal of Sexual Medicine, vient d'annoncer que le vélo serait nuisible pour la libido des femmes. Il réduirait en effet significativement la sensibilité du vagin. Sans surprise, c'est évidemment la selle qui est pointée du doigt puisque les pressions qu'elle exerce sur le périnée diminueraient les sensations génitales. Cependant, le guidon serait également co-responsable de ce blocage de libido féminine. Sa position aurait en effet une influence : situé plus bas que la selle, il tendrait à augmenter les pressions de celle-ci sur le périnée.
Pour cette étude, 48 cyclistes femmes ont effectué une batterie de tests avec leur propre vélo. Ces femmes ont été choisies comme "cyclistes régulières" pour avoir déclaré parcourir environ 16 kilomètres à vélo par semaine, peu importe la météo. Elles n'étaient ni enceintes, ni ménopausées. Douze chercheurs et médecins spécialistes en obstétrique, uro-gynécologie et chirurgie réparatrice de la région pelvienne, ont alors comparé scientifiquement les sensations génitales de ces adeptes du vélo avec celles de 22 joggeuses. La pression exercée par la selle a été mesurée, ainsi que la sensation des femmes. Cette dernière est mesurable à l'aide d'un esthésiomètre, sorte de compas servant à déterminer le degré de sensibilité de la peau.
Les résultats ont ainsi montré que, chez les cyclistes, "une corrélation entre des pressions accrues sur le périnée et une réduction des sensations de la partie antérieure gauche du vagin" existait. Cette réduction de sensation peut même s'accompagner d'un engourdissement des lèvres, lorsque le guidon du vélo est situé plus bas que la selle. La plus mauvaise position pour la libido serait alors d'être penchée vers l'avant avec le dos plat, en position aérodynamique, comme le font les cyclistes professionnelles.

Des selles mieux adaptées pour éviter les lésions ?
Or, s'il avait déjà été montré que le vélo provoquait des dysfonctionnements érectiles et des neuropathies génitales chez les hommes. Ces neuropathies pourraient également apparaitre chez les cyclistes femmes. Une lésion chronique des nerfs génitaux par des pressions de la selle pourrait même conduire à un dysfonctionnement sexuel de la femme, d'après les auteurs de l'étude. Heureusement, des solutions existent pour les adeptes féminines du vélo. Elles peuvent commencer par monter le guidon de leur vélo plus haut que la selle. Ou utiliser une selle orthopédique dite "sans nez", c'est-à-dire sans pointe à l'avant.
Celle-ci élimine en effet toute pression sur le périnée. Une autre possibilité, plus fatigante donc réservée aux meilleures cyclistes, est de tenter le "pédalage en danseuse". Cette technique qui consiste à se tenir debout sur les pédales en appuyant fortement sur celles-ci avec les pieds et sur le guidon avec les mains."

La réponse de Bérangère alias Monstrochnèque ne s'est pas faite attendre et avec son accord je la diffuse tellement elle est malicieuse et à la fois assez juste :

"Bon, alors, comment dire que je trouve cet article un peu approximatif... Allez, je me lance.

"Tout d'abord, la libido : définition :
Mon formidable dictionnaire étymologique m'indique que ce mot dérive en fait de quolibet (allez, on se cultive), mot latin appartenant à la famille du mot lubet qui signifie "il me plaît de", "j'ai envie". Cool. donc, je vais avoir à faire à une article qui m'explique pourquoi, à cause de la pratique du cyclisme, des femmes auraient "moins envie de". Ben non. Dès le début, on me dit qu'il (le cyclisme) réduirait la sensibilité vaginale des femmes. Ben ouais et sensibilité diminuée = baisse de l'envie ? Je trouve ce lien de cause à effet discutable. ça reviendrait un peu à dire que plus on perd des dents, moins on a envie de manger... Bon, d'accord, c'est un peu cavalier pour ce point. Mais la suite est plus cocasse.

Cette brave chercheuse commence par une imprécision :
"Une nouvelle étude, dirigée par le docteur gnagnagna (...) vient d'annoncer que le vélo serait nuisible pour la libido des femmes. Il réduirait en effet significativement la sensibilité du vagin. " Ah! Et  depuis quand le vagin serait-il sensible?? Faut il lui expliquer à cette dame qu'heureusement pour nous, les dames justement, le vagin était au maximum dépourvu de sensibilité? Et pour cause, s'il s'agissait d'un organe sensible et bourré de nerfs, paye ton agonie à l'accouchement! Déjà qu'il paraitrait que c'est pas loin d'être le club med l'accouchement... Donc, chère Madame, figurez-vous que l'état de sensibilité ou de non sensibilité du vagin n'y est pour rien dans la montée ou la descente de la libido et que la grosse partie des nerfs responsables de l'excitation est concentrée au niveau du clitoris.Voilà. Et si je puis me permettre, on est rarement assises DIRECTEMENT dessus (le clitoris) puisqu’il a tendance à être, quand même, il faut le dire, assez caché et plutôt bien protégé. Imaginez sinon la catastrophe... Alors par contre, que les lèvres soient un peu engourdies après une rando de 70 bornes, je veux bien, après, d'utiliser le coup des fourmis dans les grandes lèvres alors qu'on est allée chercher le pain en vélo pour décliner un ébat sexuel est une autre histoire.

Bon voilà, déjà d'une.

Ensuite :
" Ces femmes ont été choisies comme "cyclistes régulières" pour avoir déclaré parcourir environ 16 kilomètres à vélo par semaine, peu importe la météo. Elles n'étaient ni enceintes, ni ménopausées. " Eh ben dites donc, avec des distances pareilles (16 bornes divisées par 7 jours = 2,28 kilomètres par jour, wouhouwww...), on risque pas la tendinite du slip! Il est  en outre dommage d'avoir oublié de demander à ces femmes non enceintes et non ménopausées, si certaines n'étaient juste pas sous médicaments, ou fatiguées par une certaine routine conjuguale, ou  déprimées,  ou stressées, ou plusieurs choses de tout ça à la fois... Car c'est quand même le cas d'un nombre important de femmes.

Je poursuis :
"La pression exercée par la selle a été mesurée, ainsi que la sensation des femmes. Cette dernière est mesurable à l'aide d'un esthésiomètre, sorte de compas servant à déterminer le degré de sensibilité de la peau. " ça nous dit que la peau est moins sensible, c'est bien, mais ça nous indique en rien que ce qu'il y a dessous l'est moins. Et on repassera pour la définition wikipedia de l'esthésiomètre.

Et enfin :(et sans doute le meilleurs)
"Une autre possibilité, plus fatigante donc réservée aux meilleures cyclistes, est de tenter le "pédalage en danseuse". Cette technique qui consiste à se tenir debout sur les pédales en appuyant fortement sur celles-ci avec les pieds et sur le guidon avec les mains."

hahahahaha, le pompon! je lance à l'auteur-e de ce formidable article le défi de se taper 16 kilomètres (tiens, comme ces dames qui font du vélo régulièrement) en une journée sans jamais poser son cul sur sa selle.

Sinon, comme solution, il y a aussi les selles pas trop pourries, les cuissards, les vélos bien réglés, et la possibilité d'éviter les blagues qui font qu'on se prend la barre transversale dans la chnèque ou même carrément d'envisager que Monsieur ne soit plus/pas au goût de ces dames.
ok, j'arrête.

Signé : Monstrochnèque"

4 commentaires:

  1. Je ne commenterais pas le fond qui m'a bien fait rire, mais la forme.
    Le coté droit du texte, partiellement tronqué par la mise en page, ça se transforme assez vite en jeu des devinettes à chaque fin de ligne

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  2. ah ah j'ai bien rigolé

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