lundi 24 juin 2019

Le chêne et les deux glands

Ce premier dimanche d'été était propice à la réalisation d'une visite de courtoisie préparée de longue date mais toujours repoussée. Levé aux aurores, je suis parti en bonne compagnie mais avec la boule au ventre de ceux qui attendent trop d'une rencontre fantasmée. Petit retour chaotique en images.

Comme il se doit notre équipage et notre accoutrement de cyclistes attirent toujours un public interloqué et un peu vache.

 Lire hier, aujourd'hui lierre.

Estafête de la musique

Celui-là, plus on l'invoque; plus on le bétonne. Terreur de (F)rance.

Vue la chaleur, nous avons entamé une recension exhaustive des bars. Si certains nous ont littéralement demandé de débarrasser le plancher, d'autres comme celui-ci nous ont accueilli à bras ouverts.

Après un passage à gué déniché par mon compagnon de route et l'ascension d'un sentier caillouteux, celui que ne venions voir s'exhibe de tout son toupet.

Le chêne de Pouzay, sur la commune de Béceleuf en Deux-Sèvres a réussi à se frayer un chemin vers la lumière en poussant au centre d'un pigeonnier du XVIIème siècle. On peut penser que, suite à l'abolition des privilèges seigneuriaux, le pigeonnier est tombé en ruine. Une fois sa toiture effondrée, l'arbre a pu croître et filer vers la lumière pour transformer un milieu plutôt hostile en armure protectrice.

De l'intérieur la vue est magnifique. Le plus fascinant est le bruissement des feuilles très légèrement amplifié par l'édifice qui filtre les sons extérieurs. L'arbre a autour de 150 ans et semble en pleine forme. Son fût est droit, ses proportions équilibrées. Je suis amoureux.

Pour ce qui est de l'absence de bruit cela reste relatif car mes congénères peuvent être plus volubiles que les 3000 et quelques volatiles qui étaient accueillis dans le bâtiment.

J'ai d'ailleurs été fort surpris de constater que les pigeons jouissaient d'un habitat personnel nominatif. Un bel exemple d'organisation.


Ravis, nous avons repris la route et le retour a été un subtil mélange de rugosité, de sauvagerie, de culture, et des grands espaces. Les cyclistes sont des poètes.

Ce sont aussi parfois des lampistes qui prétextent la moindre futilité pour glander (hum) quelques minutes.

Mais avec la promesse de partager une frite au bercail, rien ni personne ne peut les arrêter sur le chemin du retour.


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