La situation est
devenue intolérable quand je me suis retrouvé le dos sur le capot
d'une voiture avec son conducteur qui tentait de m'étrangler. Me
faire insulter et menacer parce que j'ai tapé du plat de la main sur
la vitre de la voiture de ce guignol qui me doublait, en forçant le
passage et au risque de m'envoyer à l'hôpital, restait un terrain
connu pour le cycliste urbain que je suis. Mais les menaces doivent
rester en l'air et au moment où elles empêchent celui-ci de
pénétrer dans mes poumons ce monsieur a franchi une ligne rouge.
J'ai repris le contrôle de la situation et l'ai reconduis derrière
son volant. Le reste n'est que péripéties.
Le travail paie
rarement à la hauteur de la peine consacrée. Cette règle ne s'est
pas vérifiée en cette récente occasion. Ces nombreuses années
passées à répéter, plusieurs fois par semaine, parfois avec un
peu de lassitude, des enchaînements tels que :
« direct-uppercut-crochet » ou « doublé du bras
avant-bras arrière-retrait-uppercut du bras arrière », m'ont
sauvé la mise. Pas par leur mise en pratique mais au contraire parce
que je ne me suis pas vu en danger imminent et que je ne me suis pas
senti acculé à frapper un mythomane écraseur. Prendre des coups et
en donner procure un savoir-faire sensible incorporé au sens
littéral du terme. Il se forme une connaissance rassurante dont les
conséquences sont intimement éprouvées, ce qui modère la
tentation d'y recourir.
Alors, c'est une
banalité, mais j'invite les cyclistes même les plus pacifiques (ce
que je crois être) à pratiquer un sport de contact/combat. Vous
n'allez pas seulement acquérir un lot de techniques plus ou moins
efficaces, vous allez surtout vous forger une éthique personnelle de
la violence loin de tous les poncifs éculés sur le sport. Même si
vous ne pratiquez que quelques séances dans votre vie c'est un
bagage aussi important qu'un éclairage correct où des pneus en bon
état. Rien n'est jamais totalement garanti mais, toujours avec vous
cet équipement qui n'est pas accessoire, vous aidera peut-être à
sortir d'un mauvais pas ou à limiter la casse. En tous cas, si j'ai
indubitablement été agressé c'est grâce à ce temps passé dans
une salle bruyante qui sent la sueur que je ne suis pas devenu
victime.
2 commentaires:
Rooh, tu dis ça parce que t'es énervé !
Parfois il y en a qui en mériterait bien une !!!
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