mercredi 25 janvier 2017

Bicycle Quaterly


Ma première commande de pneus Compass était agréablement accompagnée d'un exemplaire de la revue Bicycle Quaterly. Jan Heine le rédacteur en chef est en effet à l'origine de la marque Compass. C'est surtout un ardent défenseur d'une certaine conception de la pratique cyclotouristique au croisement du sport et du voyage. Le vélo comme outil qui élargi le champ des possibles : pouvoir rouler loin, longtemps, (assez) vite, confortablement sans craindre les intempéries, la nuit ou la mauvaise qualité des routes et chemins parcourus. Une gageure et une niche commerciale qui n'intéresse que dans une faible mesure les mastodontes du cycle.

Bicycle Quaterly se présente comme une revue en couleur de facture classique. La maquette est sobre, certain-e-s diront spartiate, et met l'accent sur la lisibilité. Les photos sont nombreuses, de qualité et fort à-propos. Néanmoins, le qualificatif (positif) de fanzine me semble plus adéquat pour décrire Bicycle Quaterly tant la signature de Jan Heine est omniprésente : compte-rendu de randonnées, essais techniques, articles historiques. Qui plus est, comme pour tout bon fanzine, Bicycle Quaterly transpire la passion et l'engagement. Même si les avis et opinions de l'auteur sont étayées le côté tranché rend le propos vivant, en particulier lorsqu'il s'agit d'essais de vélos. Dans cet exercice périlleux mais obligé, trop souvent les journalistes de la presse spécialisée se montrent timoré-e-s à exposer clairement leurs opinions par peur d'éventuelles représailles publicitaires. Ce n'est clairement pas le cas ici, qu'on se le dise.

Une bonne partie du contenu de cette édition tourne autour d'un voyage de Jan Heine au Japon. Il s'est ainsi aligné avec son vélo de route "enduro" sur une course normalement réservée au vététés (cf. couverture ci-dessus). Une belle occasion de mettre son matériel à rude épreuve et de se rappeler que ce n'est pas pour rien qu'a été inventé le cousin aux pneus très joufflus... Belle leçon d'humilité au milieu de paysages montagneux à couper le souffle. Un autre article rédigé par Natsuko Hirose décrit une virée cyclotouristique dans la campagne japonaise. Le tempo est plus tranquille entre petits villages de pêcheurs, rizières et collines qui surplombent la mer. Le tout dans une lumière printanière indescriptible.

L'épopée japonaise est aussi l'occasion d'une visite commentée de l'usine Panaracer. Logique : Compass ne dispose pas de son propre outil industriel. La marque sous-traite donc la fabrication des pneus à l'expérimentée Panaracer. Il est surprenant de constater que beaucoup de manipulations sont effectuées pas des ouvrier-e-s et que la mécanisation n'est pas aussi prégnantes que dans d'autres compagnies.

Bicycle Quaterly c'est aussi une revue qui exhume régulièrement des pans entiers de l'histoire de l'artisanat français du cycle. Jan Heine est le spécialiste de cette période faste qui démarre dans les années 30 et qui se termine dans les années 70 avec la crise pétrolière et la massification/délocalisation de l'industrie du vélo. Ce numéro ne fait pas exception à la règle et consacre quelques pages à un couple de passionnés du cyclotourisme : Madeleine et Daniel Provot.

Près de 100 pages bien remplies ! Je m'arrête là, je ne vais pas tout vous relater de peur de vous gâcher le plaisir !

Bicycle Quaterly, n°58, hiver 2016.

2 commentaires:

Vincent a dit…

A mon ancien lieu de labeur vélocipédique en Batavie on appelait ça "l'évangile selon Saint-Jan". Et Jan était affublé du titre de prophète, René Herse étant bien entendu Dieu tout-puissant miséricordieux.

Pour une bonne poilade: https://quarterlybicycle.wordpress.com/

On y apprend à soigner les coups de soleil de nos chers pneus à flancs souples, et à prendre soin des "plane gnomes", qui vivent dans les tubes des randonneuses...

La Tête dans le Guidon a dit…

C'est sûr que certaines de ses passions comme les pneumatiques peuvent virer à l'obsession et aux pires dérives sectaires :-)