vendredi 25 septembre 2015

Les 3 Pics et colégram

Pour mon plus grand bien, certains de mes rêves vélocipédiques restent inaccessibles. En particulier une course qui se déroule officiellement depuis 1961, chaque dernier week-end de septembre, dans le Yorkshire en Angleterre : The Three Peaks Cyclo-Cross. L'épreuve est tellement monumentale que je ne peux m'empêcher de caser des majuscules partout. Plutôt méconnu de ce côté-ci de La Manche "la course des 3 pics" est un cyclo-cross atypique. Il n'a pas grand-chose à voir avec l'habituel tourniquet qui dure de 50 minutes à 1 heure sur une petite boucle. L'épreuve est longue de 38 miles, soit un peu plus de 61 km. Sur ce total, 18 miles (29 km) se déroulent sur route. Sur les 32 km restants, il en est 6 à 8 qui ne sont pas pédalables, le plus souvent à cause d'un dévers trop important. Le dénivelé est de 1500 mètres sur l'ensemble de la course. Les plus subtil-e-s d'entre-vous, ou plutôt les moins bêtes, auront compris que ce cyclo-cross tire son nom de trois pics à franchir :  l'Ingleborough, le Whernside (le plus haut à 736 m.) et le Pen-y-ghent.

Si la première course s'est tenue en 1961, elle était dans l'air depuis un petit moment. En 1959 de nombreux cyclistes s'étaient essayés à parcourir d'une traite les trois pics à vélo. La petite histoire retient que c'est un gamin un peu cinglé de 14 ans, Kevin Watson, qui fut le premier à réussir l'exploit en 5h30 !

Aujourd'hui, les plus rapides mettent dans les 3 heures pour boucler cette promenade de santé égayée par le climat humide et agité de la région. Il faut croire que nos ami-e-s britanniques sont quasiment les seul-e-s à disposer d'un organisme adapté pour gagner la course. Depuis ses débuts, la course ne leur a échappé qu'une seule fois : chez les hommes, en 1981, quand le suisse Arthur Manz s'est imposé. Il fallait bien un montagnard pour relever le défi.

Tout ceci contribue à forger la légende du Three Peaks Cyclo-Cross et que ce n'est donc pas sans raisons que ses organisateurs l'ont proclamé "le cyclo-cross le plus dur au monde". Il est d'ailleurs piquant de constater que l'aspect le plus iconique de la course consiste en une longue file de cyclistes gravissant en file indienne, une montagne surplombant la lande, avec leur vélo...sur le dos.

Si comme moi, vous avez caressé l'idée d'emprunter le circuit de la course, hors compétition et seul, histoire de ne pas vous humilier publiquement, sachez que cela semble fort compromis. Une bonne partie du circuit emprunte des propriétés privées et n'est pas accessible le reste de l'année. Après tout, ce n'est peut-être pas plus mal. Je ne suis pas sûr que ma carte Vitale soit acceptée dans les hôpitaux du Yorkshire.

J'aurai aimé vous proposer une vidéo qui défonce mais je n'ai rien vu à la hauteur. Faute de grive on mange des merles :



Aucun commentaire: