lundi 13 avril 2015

Energie et complexité

L'apparition de l'industrie du pétrole est rendue possible par les outils industriels qui la précède ; réciproquement, son essor aide à répondre à des besoins industriels toujours plus massifs. Il existe une « spirale » entre la complexité du fonctionnement technique des sociétés et la quantité d'énergie que cette technique réclame, explique aujourd'hui l'anthropologue américain Joseph A. Tainter. Cette complexité s'accroît avec le temps parce qu'elle est utile pour résoudre des problèmes. Et, pour s'accroître (avec davantage de mécanismes techniques et d'organismes industriels, de bureaux, de lois, de contrôles), cette complexité n'a en retour essentiellement besoin que d'une chose : disposer de davantage d'énergie. Joseph Tainter observe qu'« énergie et complexité tendent à être entremêlées, soit elles augmentent ensemble, soit elles diminuent ensemble [...] ; vous ne pouvez avoir de complexité sans énergie, et si vous avez l'énergie, vous aurez de la complexité».

Ce passage est extrait de l'excellent ouvrage de Matthieu Auzanneau sorti cette année aux éditions La Découverte : Or noir, La grande histoire du pétrole. Ce pavé m'a permis de jeter un regard neuf sur l'histoire et la géostratégie mondiale de ces 150 dernières années. Le propos est touffu et étayé, pour ne rien gâter ça se lit comme un polar, sauf que le dénouement est encore à venir et pourrait bien foutre les pétoches pour de vrai. Si tout va bien, l'ouvrage sera disponible d'ici quelques jours aux Nuits Bleues.

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