lundi 1 septembre 2014

Drame moderne

Toujours à l'affût de bonnes et trop rares occasions d'assister au spectacle de congénères défiant la mort, j'ai jubilé en découvrant l'article ci-dessous dans la presse régionale.

Une sortie a donc été programmée ce dimanche 31 août, et nous étions une poignée d'esprits sanguinaires à arpenter les routes du Layon pleins d'espoirs secrets à assouvir. Il semblerait pourtant qu'hier, la chance et la précision journalistique n'étaient pas de notre côté. Un destin pour le moins funeste nous attendait à Chaudefonds-sur-Layon mais nous n'avons pas su en décrypter les signes avant-coureurs. Ainsi des étranges signes gravés un peu partout sur les murs de l'église de Rochefort-sur-Loire. Leur présence nous a certes interloqué mais pour notre plus grand malheur nous n'avions pas le bagage cabalistique nécessaire à la compréhension.

Nous avons persisté sous la chaleur relative de cet été qui tire à sa fin tout en commençant à peine. L'arrivée sur Chaudefonds, théâtre de la compétition de caisses à savon tant convoitée nous a laissé une triste impression. Pas une baraque à frites, pas une fausse note émanant des cuivres fatigués d'une fanfare avinée, pas d'exposition de tracteurs de collection, pas de pêche aux canard. En un mot : rien ! Jugez par vous-même :

Un seul habitant est venu nous accueillir mais probablement plus intéressé par nos victuailles que par notre compagnie.

La descente qui accueille habituellement la course était tout ce qu'il y a de plus vide. Même pas une botte de paille pour la border !

De quel étrange sort sommes-nous victimes ? Que s'est-il passé dans ce village habituellement rieur et paré de ses plus beaux atours ? Au détour d'une rue, une affiche a fait éclater la vérité.

Nous nous étions trompé-e-s d'une semaine ! Où plutôt, la presse régionale nous a trompé d'une semaine : abattement, puis rage et enfin consternation. C'est un cortège funèbre qui s'est ensuite traîné vers Angers. Et certains des signes prémonitoires croisés à l'aller se sont rappelés à notre mauvais souvenir.

La beauté des paysages traversés n'y pouvait rien et à deux pas d'Angers, le pire est arrivé :
Oui, vous ne rêvez pas, s'il n'y a personne sur ce vélo c'est bien parce que son propriétaire venait à l'instant de franchir le parapet pour en finir avec la vie. Nous l'avons clairement entendu s'écrier dans un dernier râle : "Damnés journalistes vérifiez vos articles !" (je me suis permis d'expurger ces saintes paroles des multiples injures qui les ponctuaient). Un grand plouf et l'onde s'est refermé sur son âme meurtrie. Triste histoire que nous conclurons par le recueillement.

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