jeudi 17 avril 2014

L'erreur est urbaine


Hier, après le taf, je me rendais à vélo à l'une de mes vaines occupations. Je suis sur la piste cyclable, juste à côté de moi un homme est au guidon d'une grosse cylindrée. Un homme relativement âgé traverse le passage piéton, arrivé au milieu, le feu passe au vert pour nous. Le motard, passe la première, accélère brutalement, freine tout aussi fort à quelques centimètres de notre piéton tout chamboulé, embraye et fait hennir les dizaines de chevaux cachés entre ses jambes avant de laisser fuir notre pauvre piéton.

Un peu interloqué, armé de mes quelques centaines de malheureux watts, j'interpelle notre vaillant motomobiliste. Celui-ci, tout sourire, roule au pas à côté de moi pour mieux engager la conversation. Je lui rappelle que le piéton était engagé et qu'il aurait du le laisser passer. Le motard me répond qu'il en a conscience et qu'il ne voulait pas l'écraser. Je lance un bête : "Alors pourquoi ?". De derrière la visière j'entends : "Mais, c'est pour sa sécurité que je lui ai fait peur !". Je vous passe le reste de la discussion mais ce genre de raisonnement à tendance à m'énerver. Quel plaisir malsain se cache dans cette volonté de montrer sa magnanimité en même temps que (surtout) sa toute-puissance ? Quelle belle conception des relations humaines où le socle éducatif repose sur l'usage d'une terreur toute guerrière ! Je souhaite sincèrement à ce monsieur de ne jamais se trouver en position de faiblesse avec un congénère qui partage sa philosophie de l'éducation, il pourrait lui en coûter une belle frayeur inutile.

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