samedi 13 juillet 2013

Le lièvre et la tortue


En fouinant dans ma bibliothèque, je suis tombé sur ce tableau comparatif des vitesses. Je le trouve étrange à plus d'un titre. Je sais bien qu'il est aujourd'hui des records de vitesse à vélo bien plus élevés que celui-ci (le livre date de 1942) mais, de manière générale, les êtres humains qui atteignent les 170 km/h ne sont pas légion autour de moi. Quand je me déplace à vélo ma moyenne est plutôt comparable au chardonneret. Parfois, dans un bon jour, avec le vent dans le dos, je peux me prendre pour une alouette sans y laisser trop de plumes.

Il est assez symptomatique d'aborder les performances humaines uniquement sous l'angle du record et de les mettre en comparaison avec des animaux qui eux se déplacent normalement. Tant qu'à pousser au bout la logique du record pourquoi se contenter du « canot automobile » et ne pas avoir casé une performance automobile ou aéronautique ? L'auteur a-t-il eu la flemme de tirer d'autres traits à la règle ? La pénurie de papier de cette période sombre doit-elle être tenue pour responsable de ce manquement à la diffusion du savoir ?

Quoi qu'il en soit, si la logique à l'oeuvre m'échappe, au moins le graphique brille-t-il par le rapprochement fortuit du vélo et de l'hirondelle. Quel pays de cyclisme n'a pas une marque de vélo ou d'accessoires portant ce nom magique : Hirondelle, Schwalbe, Swallow ou Swift (contre l'avis du tableau je mets le martinet sur le même plan) ? C'est quand même plus classe et évocateur comme choix que Carpe, Brochet ou Poulet, même si dans des moments de « dur », leur allure et la mienne peuvent, au grand dam de mon amour-propre, être trop similaires.


Histoire de la vitesse, Pierre Rousseau, P.U.F., Que sais-je ?, 1942

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