lundi 23 août 2021

Foutu vélo


Encore une fois le vélo sert le désir de révolte. Dans une Angleterre engagée dans la seconde guerre mondiale, le jeune Jeremy commet une fugue alors qu'il partait pour une simple promenade. Il ne reprendra pas le lycée et gagnera ensuite Londres pour s'adonner à la passion de sa vie : le jazz. Je n'en dirai pas plus, il s'agit d'une lecture en cours.

J'étais allé faire un tour à vélo. Encore. C'est étrange, comme ce foutu vélo joue un rôle important dans mon histoire. Mais peut-être n'est-ce pas aussi étrange, après tout, puisque c'était le seul moyen de transport que j'avais pour m'évader. À dire vrai, c'était la première fois, cet été-là, que le règlement de l'école m'autorisait à garder mon vélo. Il fallait avoir une certaine ancienneté pour obtenir cette permission. Pourquoi ? ne me le demandez pas. Probablement à cause de cet esprit, propre au lycée, qui veut que, pour commencer, vous soyez privé de tous les droits, et qui vous en accorde ensuite quelques-uns au compte-gouttes, avec le temps, jusqu'à ce que vous finissiez par avoir la larme à l'œil parce qu'on vous autorise à éternuer quand le nez vous démange.
 
J'étais donc en train de pédaler.

John Wain, Et frappe le père à mort, Les éditions du typhon, traduit de l'anglais par Paul Dunand, 2019.

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