lundi 4 novembre 2019

Mon braquet est naze !


Pas facile d'enquêter en se faisant passer pour un coureur cycliste. Bérurier va se heurter à cette réalité sous la forme d'une escadrille de religieuses :

Le Gros, tout gros qu'il soit, décrit un vol plané d'oiseau de proie piquant d'une lourde glissade sur l'agneau qui paît en paix. Il s'abat sur un groupe de gentilles religieuses massées en bordure de la route. Il en renverse six, comme des quilles. Il s'empêtre dans leurs cornettes, leurs jupes, leurs ceintures de chasteté. Il jure, il trépigne, il foule, il s'écrase, il malaxe.
 - Quoi, merde ? demande-t-il en se relevant à la Supérieure, devenue nettement Inférieure après avoir morflé le Mastar sur la colonquinte. C'est de ma faute, des fois ?
-Dieu soit loué ! s'écrie Pinaud dont la ferveur est toujours prête à quelque résurgence.
Il avait envoyé son personnel, ce brave bon Dieu, pour amortir le choc.
-Pas trop de bobos ? lancé-je au Champion.
-Quelques esquimaudes aux genoux et aux coudes, mais mon braquet est naze !
Effectivement, le vélo gît, roues voilées comme le regard d'une jouvencelle qui vient de dénicher Gamiani dans le commode de ses parents. Un fourgon "Cycles Plombier" heureusement radine, qui fend la foule des photographes. On passe un vélo neuf au Mahousse.

San Antonio, Vas-y, Béru !, 1965.

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