mercredi 15 mars 2017

En tête sans le guidon


Une jeune femme fort sympathique a eu la délicate attention de me narrer un de ses rêves. Je tente ici de le relater au mieux, il me plaît beaucoup :

Elle divague à vélo dans les rues d'Angers. La ville pavoise, c'est jour de course cycliste. Depuis des rues fermées à la circulation elle entend au loin le brouhaha de la foule ainsi que le speaker officiel de l'épreuve qui s'égosille au micro.

Sans y prendre vraiment garde, elle se retrouve à rouler de concert avec le premier coureur échappé. Elle le suit un bon moment. Celui-ci impressionné se retourne et, tout en pédalant lui lance :
-Waouh ! C'est fort, et sans guidon en plus !
C'est un détail d'importance mais notre cycliste roule effectivement sans guidon...

Toujours en tête, nos deux cyclistes arrivent à un embranchement. Il n'y a pas de signalisation et ils ne savent pas quelle direction prendre pour rejoindre la ligne d'arrivée. Les voilà projetés dans un dédale de couloirs, portant leur vélos sur l'épaule. Le coureur est désormais une femme. Nos échappées perdent un temps précieux et c'est au bout d'une longue errance qu'elles s'extirpent du labyrinthe pour retrouver la rue. La coureure en profite pour remettre un guidon au vélo de notre héroïne. Elles se remettent aussitôt en quête de l'arrivée. Hélas, au loin elles entendent l'hélicoptère qui couvre la course et surtout le speaker qui s'emballe en commentant le sprint final. La victoire s'envole.


Tant qu'à faire de la psychologie de bazar autant aller toucher le fond. Notre héroïne se prenait pour une compétitrice, quant à moi je vais me glisser dans la peau de la Manif pour tous rien. Notez que je fais là un gros effort. Je me sens déjà tout souillé par l'absurdité à venir. Donc, de toute évidence, l'absence de guidon symbolise la perte des repères. La  "théorie du genre" a brouillé les cadres traditionnels de notre société. Cela est particulièrement évident avec ce monsieur qui devient une madame. La sanction ne se fait évidemment pas attendre pour ces brebis galeuses qui se sont éloignées des chemins balisés. La victoire qui ne devait être qu'une formalité leur échappe. Les voilà abandonnées à leur triste sort loin de la tiédeur rassurante du troupeau massé auprès de la ligne d'arrivée.

Voilà bien une analyse qui a pour seul dénominateur commun avec le rêve d'être de l'ordre du grand n'importe quoi. A chacun-e ses fantasmes.

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