jeudi 11 août 2016

Apo(a)théose

Je me gave de vélo ! Je me gave mais sans le moindre signe d'écœurement ce qui n'est peut-être pas votre cas face à mes récurrents et répétitifs comptes-rendus. Comprenez que ce blog est à mes yeux un précieux espace d'archivage.

Tous les ans, à cette période, je me rends dans le même coin perdu. J'y confronte des souvenirs heureux à la réalité du moment. J'appréhende ces retrouvailles. J'œuvre à leur parfait déroulement : je varie le parcours, je consulte les astres la météo pour jouir de condition optimales, etc. J'ai toujours peur d'être déçu, que l'objet de mon désir ne soit pas à la hauteur. Pire, il se pourrait que je ne sois pas à la hauteur. Pourtant, à chaque fois, le rendez-vous amoureux dépasse mes attentes les plus moites. Je retrouve avec jubilation ces routes si familières et, avec un peu d'attention et de chance des recoins inexplorés s'offrent à moi. Je rentre vidé par l'abus de tours et détours, mais débordant de nouveaux souvenirs à polir jusqu'à la prochaine épiphanie.

Si j'étais parent et qu'à la sortie de l'école je récupérai m-on/a gamin-e avec ce regard je me pencherai fissa sur la légalité des ingrédients du gâteau distribué à la cantine du midi. A moins que la méthode pédagogique de l'instit' ne repose sur l'hypnose ce qui ne paraît guère plus défendable d'un point de vue moral.

Dans un geste désespéré un escargot s'est jeté sous mes roues. J'ai abrégé sa longue traversée du désert et l'ai transporté de l'autre côté de son enfer d'asphalte. Moi aussi j'ai le temps.

A propos de désert et donc de sable, s'il y a bien un cliché qui m'énerve ce sont  ces photos de pieds sur la plage, genre "On est trop à la cool !". Croyez-moi, je fais tout pour ramener un bronzage bien dégueulasse de cycliste. J'en profite pour rappeler que le sable est l'ennemi mortel d'une chaîne de vélo et donc un ennemi juré du/de la cycliste. J'en viens presque à soutenir que, par leur bétonnage massif de la côte, les projets du type Merlin-Plage sont des œuvres de salubrité publique. Alors, en conséquence voilà le seul selfeet qui vaille.

Petit détour imprévu par Montreuil-Bellay, histoire de faire le plein de pains aux raisins et de café.

Au fait, vous ai-je déjà touché un mot de mon cher Guide Bleu Anjou & Maine daté de 1963 ? Oui ? Ah bon ?

Voilà qui mérite l'appellation de voie "verte" !

Bon, il faut aussi admettre que la campagne ça ressemble aussi souvent à ça. Je me suis laissé dire qu'il y avait des gens qui y vivent et travaillent. Non, la majorité des gens croisé-e-s dans ces contrées ne sont pas des act-eurs/rices stipendié-e-s par le syndicat d'initiative ou autre office de tourisme pour faire joli dans le paysage.

Le nom du lieu-dit m'a mis la puce à l'oreille : "Le vieux pont". Voilà qui est lourd de promesses.

Bingo, c'est parti pour la séance arty-show. Surtout, je découvre une portion de paradis jusque-là ignorée.

Papillon vole et agrémente par hasard ma bête photo.

Définitivement Dame Nature est la plus atroce tortionnaire qui soit. Aucun-e jardinier-e, aussi pervers soit-il/elle ne créera de bonsaï aussi magnifique. Quant à trouver un tel pot dans les rayons de Jardiland...

Le cœur de mon sanctuaire.

Bucolique.

Sieste traditionnelle à l'ombre du pont, la tête dans la menthe sauvage, les pieds dans les orties : Et in Arcadia ego comme dirait l'autre peintre de basse-cour.



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