lundi 7 septembre 2015

Poignée de châtaignes

"Bah, ça n'a rien d'extraordinaire, vous verrez !". C'est le jugement sans appel émis, proféré devrais-je dire, par le boulanger du village pour qualifier le monument que je cherchais à situer sur sa commune. Face à une sentence aussi rugueuse, je me suis permis de répondre sur un registre mi-figue, mi-pain aux raisins qui l'a laissé indifférent. De fait, il faut reconnaître que nulle part dans le bourg l'objet de mon désir n'est mentionné. J'ai épluché le contenu des panneaux à l'attention des randonneurs mais rien : pas un mot, pas la moindre croix sur une carte. Raison de plus pour savourer le plaisir égoïste de la découverte du châtaignier millénaire de la commune de Neuillé. Je me permets une nouvelle fois de partager (où imposer, c'est selon) mon point de vue sur cette virée. Cette fois-ci, afin de respecter le cadre vélocipédique de ce blog, je me suis efforcé de mettre mon vélo en évidence.

Ô, que n'ai-je longuement erré à travers moult paysages bucoliques ! Ô Nature enchanteresse et mélancolique !

Ô Anjou vénérable, Ô moderne Arcadie !

Ô preux Chevalier de l'ordre de l'orthographe que la moindre absence contrarie !

Ô merde, voilà que je donne moi aussi dans la poésie de table de camping !

Trêve de balivernes. Voilà le châtaignier tel qu'il se présente, isolé au bord d'une petite route desservant un hameau à l'écart du bourg de Neuillé. Il se situe près du château de Goupillon au lieu-dit Le Brûlis. Le tronc est vraiment monumental, j'ai lu quelque-part une circonférence de 11,50 m.

Vue la petitesse de mon vélo, je ne doute guère de la justesse de cette information.

Comme beaucoup de vieux arbres, il donne de sérieux signes de fatigue. Je dirais qu'un tiers semble mort. A ce que j'ai pu voir, il a déjà été en partie élagué d'une autre partie morte. Cela lui donne une silhouette tout de guingois assez surprenante. Un vieillard penché sur sa canne. N'empêche que beaucoup de branches ploient sous les châtaignes et qu'il y a beaucoup de surgeons autour de lui. Encore vert ! J'espère bien qu'il m'enterrera le bougre !

Une belle vieille peau. Je me suis pas gêné pour caresser. J'ai poussé le fétichisme jusqu'à ramener une squame tombée à terre.

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