dimanche 6 septembre 2015

Cycle !

J'ai eu la bonne idée, il y a quelques mois, de m'abonner au magazine Cycle!. Je découvre donc cette revue avec son cinquième numéro. Cycle! n'a du "magazine" que le nom. Ne vous attendez pas à une énième revue cycliste où des essais complaisants de matériel alternent avec des méthodes d'entraînements envisageables seulement pour les pros, le tout caviardé de publicité comme les torchons que vous compulsez l'esprit vide dans la salle d'attente de votre dentiste. Cycle! se place à la lisière du "beau livre". Il y a énormément de photographies et elles occupent souvent une pleine page. D'ailleurs, le numéro que j'ai en mains commence par un portfolio sur un "rider" (c'est ainsi qu'il nous est présenté) qui se frotte en pignon fixe au col du Simplon en même temps qu'aux camions qui l'arpentent...

Ce numéro a pour thème les "confins". En conséquence nous avons droit à plusieurs récits de voyages : une équipée hivernale sur l'île d'Hokkaido, dans le nord du Japon, à la rencontre des grues à têtes rouge ; un carnet de route sur une "dérive andine" où l'on apprend qu'il existe une montée de 232 km franchissant un col situé à 4476 m d'altitude ; le récit d'une course épique en vélobèse (fatbike) à travers l'Alaska. Si par "confins" vous entendiez "petits coins perdus" vous vous fourrez le doigt dans l'œil. Le terme fait plus sûrement allusion aux grands espaces inhospitaliers.

Vous connaissez mon caractère casanier et vous ne serez pas surpris-e-s d'apprendre que l'article qui m'a le plus mis l'eau à la bouche concerne le Mont Ventoux. Rien n'y manque : grande et petites histoires, récit évocateur de son ascension par l'auteur et, pour finir, une petite fiche technique pour aborder ce monument du cyclisme dans de bonnes conditions. J'en piaffe d'impatience.

Cycle! est aussi une revue qui s'attache à l'histoire sportive du cyclisme. Il y a des belles pages sur les petites mythologies du vélo, en particulier le récit d'une étape de montagne du Giro 1949 qui met aux prise Gino "le Vieux" Bartali et Fausto Coppi. Il n'y avait pas moins de cinq ascensions aux programme ! Soldani, un des coureurs du peloton témoignera : "Chacun a mis toutes ses forces pour atteindre la ligne d'arrivée, chacun a adopté le rythme qu'il pouvait tenir. Pour sûr, rien que d'éviter les trous et les cailloux, c'était déjà une lutte en soi".

Pour les obsédé-e-s de la performance et de la technique, il y a un petit dossier sur le record de l'heure avec notamment de belles photos des machines utilisées sur cette épreuve.

La revue se termine par quelques touchants portraits de cyclistes dans leur diversité. Cela va de Marco Pantani "Le grimpeur existentiel", à Barbara Buatois "La femme la plus rapide au monde", en passant par Robert Marchand le plus que centenaire qui abat les records.

Après un tel éloge, vous comprendrez que je ne peux que vous inviter à soutenir Cycle! en vous abonnant.

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