samedi 17 janvier 2015

L'enfer c'est les autres

A ma grande surprise, je ne suis pas le seul à rêver de mon atelier. Un ami, qui tient une des permanences des Nuits Bleues m'a avoué aujourd'hui que je l'ai contaminé jusqu'au plus profond de son sommeil.

Il a rêvé qu'en entrant dans le local, il découvrait mon atelier vide : rien du bazar habituel, pas d'enchevêtrement de cadres et de roues et surtout, pas la moindre marque de l'habituel envahissement rampant de l'espace dédié à la librairie. Mon atelier était vide. J'avais rendu tous les vélos, sauf un qui trônait au milieu d'un désert mécanique.

Sa conclusion a claqué comme un bâton jeté dans une roue : Ben, après ça je peux te dire que ça fait bizarre de voir ton gros tas de vélos !.

Si vous le permettez, pour une fois, je vais laisser Freud reposer en paix. Inutile d'en appeler à son savoir pour éclaircir le message qui m'est envoyé. Il me faut bien admettre qu'une mise en garde m'est adressée sournoisement, à mots couverts, par mes camarades (mais néanmoins ami-e-s) de la librairie. Les voilà qui rêvent éveillé-e-s d'un 21 sans chaînes ni pignons, un local où ne règnerait qu'une insipide odeur de livres, un local silencieux comme une tombe. Pour faire simple un local sans vélo. C'est tellement gros que j'en viens à me demander si l'ami en question a réellement fait ce rêve.

Je crois que la conclusion s'impose d'elle-même : les rêves des un-e-s sont les cauchemars des autres.


ps : Si j'ai choisi comme titre de ce billet la fameuse citation L'enfer c'est les autres, c'est pour rendre à César ce qui appartient à César. Trop souvent cette sentence est attribuée à Jean-Paul Sartre. Or, il n'en n'est rien, on la doit à Roger de Vlaeminck, mon coureur préféré. Pour être tout à fait exacte, in extenso la citation est la suivante : "L'Enfer du Nord, c'est les autres". Tout s'éclaire, "Monsieur Paris-Roubaix" voulait évidemment faire allusion à l'âpreté qui règne au sein du peloton de la célèbre classique ! Que justice et ses mots lui soient ici rendus.

ps 2 : Sur la photo, c'est évidemment Roger en action durant le Paris-Roubaix 1973.

ps 3 : Un grand merci à tou-te-s les membres de la librairie pour leur tolérance et leur soutien à mon égard !

Aucun commentaire: