jeudi 29 janvier 2015

Autour du pot

Ce matin, j'attaque par la pose de garde-boues. J'ai dans l'idée que ça va m'offrir une mise en route en douceur. J'en ai bien besoin, les dernières brumes de sommeil tardent à se disperser. J'écoute distraitement la radio. Je prends le temps. Chaque outil utilisé est aussitôt remis à sa place. Ordre et sérénité. Il pleut des cordes ce qui laisse augurer d'un début de matinée solitaire. Une petite chose me chatouille les narines et j'en prends conscience assez doucement. Il flotte dans l'air une odeur familière, tout autant que désagréable. Le charme est rompu. Je ne vais pas tourner autour du pot (hum...). Ca sent la merde. Je me dis que ça va passer parce que l'odeur varie en intensité. Non, ça ne passe pas et ça commence à me coller la gerbe. Toute mon urbanité rudement acquise se met en branle. Mon expérience intime en vient à la conclusion qu'il s'agit de l'odeur caractéristique de merde de chien. Ai-je bêtement marché dedans ? Je m'appuie sur l'établi et inspecte mes semelles. Rien. Pas l'ombre d'un pet de Yorkshire. Argh ! A défaut de la chasser de la pièce, j'essaie de sortir cette odeur de mon esprit. Mais rien n'y fait. Dès que je me remets à l'ouvrage, j'ai l'impression de mettre le nez dedans. Comme vous l'avez deviné, je ne croyais pas si bien dire :
La cliente m'avait laissé un peu plus que son vélo. C'est un gag assez récurrent mais je le trouve peu plaisant. Si vous me pardonnez ma franchise, je trouve la chute un poil négligée. J'ai donc terminé mon ouvrage avec beaucoup plus de diligence que je ne l'avais commencé.

Par la plus grande des coïncidence, j'avais envisagé en début de semaine de poster un billet suite à la maintenance d'un vélo entièrement recouvert d'une épaisse gangue de boue. J'escomptais rappeler à mon aimable clientèle que ce genre d'attention n'est pas nécessaire. Je donne dans la mécanique, pas dans le jardinage. En conséquence de quoi vous pouvez garder votre terre (élément précieux s'il en est) pour vos jardins. Je dois reconnaître avoir été sur le point de réviser mon opinion. Je me suis souvenu qu'ajoutés à la terre, les excréments font un excellent amendement. Malheureusement, les déchets canins ne valent rien à cause d'une alimentation trop carnée. Alors si vous tenez tellement à m'apporter de la terre et de la merde, aillez la délicatesse de rouler dans du crottin de cheval. En milieu urbain c'est un défi assez relevé mais, c'est le minimum si vous désirez vraiment que j'abandonne la clé pour le râteau.

2 commentaires:

Rita a dit…

Très odorant billet ^^

Anonyme a dit…

A chaque fois que tu postes un tel billet, j'ai des sueurs froides, car je me connais, je suis capable de te laisser mon vélo dans cet état sans m'en rendre compte.
Je parle bien du caca de chien sur le pneu hein, car le vélo couvert de boue, je m'en serais quand même rendue compte...
A bientôt (le plus tard possible), pour une nième crevaison !
Aline