dimanche 23 novembre 2014

Trafic de collines

Je me demande souvent ce qui me pousse à publier des photos et commentaires sur mes sorties à vélo. La réponse est encore confuse mais il me semble que ça me permet égoïstement d'y repenser et de prolonger le plaisir. Et puis, trier, commenter, organiser, déformer, légender, modifier : tout ce travail de mise en forme fait que "la vérité est ailleurs" et bien différente que ce qui brille sur votre écran. Ce n'est pas pour me déplaire de vous raconter des sornettes, même si cette exposition très lacunaire de mon intimité me gêne quelque part. Sans compter que je me demande souvent si, à force de prendre des photos pour archives, je profite pleinement de ce qui se passe au présent sous mes pneus. Comme quoi, le vélo conduit inéluctablement à l'introspection. Un vrai divan. Les psys devraient considérer la question.

A ma décharge, je tiens à dire qu'il m'arrive fréquemment de partir, soit sans appareil-photo ou de ne pas vous faire profiter de ma collecte d'images (sans compter tout ce que je ne vous donne pas à voir). Cette justification pleine de mauvaise foi me permet néanmoins, pour ce soir, d'être en paix avec ma conscience et par conséquent de vous proposer un compte-rendu de la sortie collective du jour.

Commençons par une vue d'Angers depuis une de ses frontières avec (le début de) la campagne. J'aime beaucoup ce coin et c'est avec soulagement que j'ai appris dernièrement l'abandon du projet de "barreau routier" au sud de la ville. Ce coin est plein de maraîchers et autres arboriculteurs et d'une vraie utilité collective. Je suis satisfait qu'on ne donne pas à la bagnole un nouvel espace qu'elle se serait de toutes façons rapidement employée à saturer pour réclamer insatiablement encore plus d'espace.

Comme vous pouvez le constater, sans parfois dédaigner les petites routes, la majeure partie de notre itinéraire était consacré à la découverte de chemins et sentiers.

Autant vous l'avouer tout de suite, j'ai fauté et j'ai "travaillé" ce dimanche. Un couple de promeneurs peu prévoyant et tout aussi peu dégourdi a eu la chance de croiser notre chemin et a pu bénéficier de notre magnanimité.

Rassurez-vous, mon crime a été largement racheté par une chute bien lourde comme je sais les faire. Un tel coup du sort ne peut-être ignoré. Promis, je ne travaillerai plus jamais le dimanche.

Cela ne m'a pas gâché la fête. Le soleil était au rendez-vous, les paysages toujours aussi agréables à mes yeux. Parfois je me croirais presque en Toscane.

A la fois, voyager ce n'est pour moi qu'une question de disposition intellectuelle et j'étais tellement de bonne disposition que sans efforts je suis aussi passé vite fait par Shangai.

Et puis, pas besoin de comparaison, je kiffe ce petit bout de planète pour ce qu'il est.

Même s'il faut reconnaître que la présentation peut laisser à désirer. A la fois, un toponyme comme ça doit protéger des opérations immobilières indésirables. Et puis, ça aurait pu être pire, aujourd'hui nous ne sommes pas passés du côté du lieu-dit de "L'étron qui fume". Attention, je tiens à souligner que ceci n'est pas une blague, c'est sur la commune de Villevêque, allez vérifier.


La petite surprise du jour, c'est la découverte d'un atelier associatif de typographie caché en pleine campagne. L'imprimerie se nomme Au pied de la lettre.

Nos péripéties se sont terminées dans une belle ville qu'en son temps Trust avait dés-honoré d'un morceau.

Nous n'étions pas là pour polémiquer (même si le contrôleur et quelques voyageurs auraient mérité une bonne prise de tête), nous voulions simplement regagner nos pénates par le chemin le plus court.


ps > Je profite du billet pour vous annoncer que l'atelier a pu verser 64 euros à la caisse de solidarité qui trône actuellement sur le bar du "21". Un premier envoi d'argent a d'ores et déjà été effectué, on y reviendra. La collecte continue ! Merci !

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