vendredi 15 août 2014

Parabole du doigt et du tournevis

La reprise du travail est arrivée mardi dernier. Vous étiez nombreux-ses à m'attendre de pied ferme et je n'ai donc pas chômé. S'il y avait quelques réparations intellectuellement motivantes, j'ai eu droit, plus que de raison, à mon lot de tas de boue. L'un d'eux m'a particulièrement marqué. Il s'agissait de refaire les freins sur un vieux 650B. Un de ceux qu'il serait plus raisonnable d'installer en guise de "décoration" - à côté d'une vieille charrue et d'une brouette remplie de fleurs, sur un rond-point, à l'entrée d'une petite commune rurale - que sous les fesses innocentes d'un-e cycliste... Entre autres choses, la rouille s'était incrustée sur tous les écrous comme le dopage dans le peloton. Pour enlever les anciens patins, j'ai du jouer de la Dremel et consommer un nombre impressionnant (et peu rentable) de disques à découper. Lorsque j'ai voulu changer l'un d'eux, la petite vis qui maintient le disque était bloquée. Je me suis donc saisi d'un petit tournevis plat, de ceux qui ressemble aux petits pics pour la fondue bourguignonne ou à une brochette de barbecue. Cette simple analogie vous met sur la piste de ce qui va suivre : le tournevis a dérapé.

Ma main droite qui tenait l'outil en question a ressenti à peu près la même chose que lorsque on transperce une grosse escalope de dinde : d'abord un peu de résistance élastique puis un déchirement rapide de la viande. Ceux et celles qui me connaissent savent que mon régime alimentaire me porte très peu vers la bidoche mais, croyez-moi, je me souviens parfaitement de l'impresssion que cela procure.

De toutes façons, la sensation de la main droite est assez anecdotique comparée à la douleur qui a envahi la dernière phalange de l'index de ma main gauche. Surtout que la comparaison avec une brochette de barbecue est parfaitement justifiée par le fait que le tournevis a traversé mon doigt de part et d'autre. Pas juste à fleur de peau, non, bien transversalement à travers la chair. Heureusement, par réflexe, ma main droite a aussitôt fait retiré le tournevis...

Je n'en menais pas large à ce moment là. Seul à l'atelier, je me disais que probablement, quand j'aurais pleinement réalisé ce qui venait de se passer, j'allais tourner de l'oeil. Je me suis donc désinfecté le doigt et ai appelé ma compagne à la rescousse.

Je vous passe la suite des péripéties mais je dois dire que je crois avoir eu, passez-moi l'expression, le cul bordé de nouilles. Même si ma phalange est aujourd'hui légèrement gonflée et qu'elle est assez sensible, la mobilité et l'usage de mon doigt ne semblent pas affectés. Je croise les doigts que cela ne s'infecte pas mais, il semblerait que ni l'os, ni le tendon n'aient été touchés !

Cette petit mésaventure m'a amené à me dire qu'un peu de repos me ferait le plus grand bien. Tel le tournevis qui est entré par ici et aussitôt ressorti pas là, je vous annonce que je suis rentré de vacances mardi pour m'offrir aussitôt le pont du 15 août. L'atelier réouvrira donc mardi à l'heure habituelle !

Pour illustrer cette belle "parabole du doigt et du tournevis", je vous propose une petite photo explicative. Rien de gore, les petites marques rouges vous indiquent le chemin emprunté par le fauteur de troubles à vous d'imaginer le reste :


Et puis, tant qu'à faire, voici un photo de la victime et de son agresseur en pleine tentative de réconciliation :

3 commentaires:

ÈRÈLLE a dit…

L'agresseur, c'est quand même le type qui tenait l'arme du crime. Bons bains de doigt.

La Tête dans le Guidon a dit…

Bourreau et victime main dans la main !

La Billebaudeuse a dit…

Ouch ! bon rétablissement !