Foutage de gueule

La publicité cumule à mes yeux la plupart des tares de notre société. Alors, quand il s'agit de publicité pour l'automobile elle tutoie les sommets. Ces derniers mois, j'ai particulièrement été ému au cinéma par un spot vantant les qualités d'une voiture équipée de la technologie « E-thron ». Le nom de cette technologie, dont par ailleurs je n'ai pas bien compris la teneur, sonne sans doute très bien en anglais mais prononcée à la française il en va tout autrement. Je remercie donc l'ingénu-e qui a laissé passer une telle perle.

Cette semaine en quatrième de couverture de mon quotidien j'ai découvert la publicité suivante.

Je n'ai pas ri alors que Renault se foutait ouvertement de ma gueule, me rabaissant au rang de mou du bulbe. Pas un arracheur de dents au monde n'oserait un tel affront. Ce slogan, c'est l'antithèse parfaite. Présenter l'automobile, source de tant de nuisances comme la méthode idéale de sauvetage de la planète, qui plus est  les jours où mes congénères parisiens crachent leurs poumons, ça m'a foutu en rage. Qu'on ne vienne pas me dire qu'il s'agit d'une automobile électrique ! Les matraques font-elles moins mal à la tête depuis qu'elles ne sont plus en bois ? Quelle que soit sa motorisation, la Zoe reste une bagnole avec tout ce que ça implique : routes, autoroutes, périphériques, parkings qui dégueulent de goudron, sans oublier l'étalement urbain, le mitage des campagnes, l'éloignement croissant des zones de travail, de logement, de loisirs, etc. C'est ça et bien plus l'automobile. Il est trop simple d'en confiner les problèmes à un unique souci de motorisation alors que sans changement radical de société, notre planète fonce dans le mur. Avec la Zoe peut-être un peu moins vite mais alors imperceptiblement.

J'ai conscience de l'ampleur de la tâche à accomplir et aussi que nous partons de loin. J'essaie d'apporter ma petite pierre à l'édifice. Je me suis donc permis de corriger quelques-unes des contre-vérités qui se sont glissées dans cette publicité. Je sais que tout est relatif en ce bas monde mais je crois pouvoir affirmer que ma proposition est sans doute plus juste et certainement moins tragiquement ridicule