lundi 31 décembre 2012

Toute sortie est définitive

Voilà, 2012 s'achève pour moi sur une ultime virée de deux jours en solitaire dans le "far-west". La première journée, j'ai eu l'impression de faire du char à voile tellement le vent m'était systématiquement favorable. Seule la pluie a tenté de ma gâcher le plaisir. A la fois, elle m'a permis de me réfugier dans un bar perdu où j'en ai entendu de belles.


Pour se lancer, la conversation tournait évidemment autour du temps. Par un petit glissement, les experts de service en sont venus à parler de la vague de froid qui sévit en Russie. Par respect, j'ai changé les noms des intervenants. Mais, à un moment, ça a donné ça :
-Dédé : Ben dis donc, en URSS (sic) ils ont l'air de se les cailler !
-Nono le patron du bar tempère : T'inquiètes, là-bas les "Vladimir" y savent téter la vodka en quantité pour se protéger. Z'ont pas besoin d'antigel.
-Dédé : Oui mais quand même, en ce moment leurs sdfs ils sont en train de les ranger dans des tentes pour pas qu'y meurent.
-Totor intervient et met tout le monde d'accord : Tu sais y sont adaptés, quand il fait -25° y mettent les clodos dans des tentes à -5° et plus personne meurt, question d'habitude.

Sans le savoir, Totor m'a regonflé les batteries, les "Vladimir" affrontent le froid, je dois bien pouvoir affronter la pluie. J'ai enfourché mon destrier et ma psychologie d'acier a vaincu, j'allais par monts et par vaux.

 Voilà pour les monts.

Et par association d'idées voilà les vaux : vaux > veaux. J'ai pas de bovins en stock donc des moutons feront bien l'affaire. De nos jours, qui fait encore vraiment la différence ?


Comme j'ai l'âme d'un tricheur chevillée au corps, j'en profite pour vous présenter un charmant petit lieu-dit.


En parlant de "cheviller au corps", sur mon chemin, j'ai vu un paquet de calvaires et j'avoue que celui-ci m'a "accroché". Plutôt que de suspendre un cadavre en épine, l'artisan/artiste s'est contenté d'évoquer les armes du forfait.

Dans le rayon bizarrerie, le coin était d'ailleurs bien fourni. Voilà une offrande moderne à je ne sais quel antique dieu des fontaines, des arbres ou des routes. Je n'ai pas d'explication. Pourquoi s'arrêter au milieu de nulle part pour fixer à un poteau téléphonique une bouteille de cola ? Vous avez une idée ?

Mais, c'est cette publicité qui m'a fait sentir tout l'archaïsme, pour ne pas dire la barbarie, de la région traversée. Aussi bien pour la forme orthographique dépassée que pour des pratiques inhumaines que j'avais le tort de croire éradiquée de ce pays.

Le côté arriéré de la région est sensible jusque dans les cartes. J'ai pu consulter celle-ci sur les murs d'un bar local. J'ai constaté avec surprise que la route que j'avais emprunté existait depuis plusieurs siècles dans un tracé presque identique.

Le côté crasseux de la région s'incruste en vous très rapidement. A la fin de la première journée, je n'étais plus que l'ombre de moi-même. Et seule l'hospitalité d'un homme né hors de cette contrée m'a permis de recouvrer allure humaine. Merci J. !

Bon, je crois que la fête est finie pour 2012

Voici une photo prise sur la route en guise de carte de voeux ! Bonne année 2013 !
.

Aucun commentaire: