lundi 14 mai 2012

Draisinna Cup 2012





























Photos bluffantes, n'est-ce pas ?

Cela faisait six longues années que les ninjas de la région angevine ne s'étaient pas réuni-e-s. Cette armée de l'ombre opère d'habitude dans la plus grande discrétion et en groupes restreints. Certain-e-s préfèrent même observer la plus stricte solitude dans l'action. Il n'empêche que de l'avis général, le boulot à pas mal changé dans sa forme ces dernières années. Le besoin de partager leur ressenti, l'envie de se mesurer les un-e-s aux autres pour savoir où se situer, la nécessité de partager les toutes dernières techniques de combat, les ont conduit-e-s à organiser une nouvelle Draisinna Cup. Sans compter la belle opération de communication gratuite vers le grand public que nous sommes ! La profession est prête à tout pour se débarrasser de l'image vieillotte qui lui colle à la peau..

L'accent du rassemblement était mis sur des aspects techniques et en particulier sur le vélo. Silencieux, furtif, simple d'utilisation, rapide et efficace cet outil à mis au rebut toutes les anciennes armes des ninjas. Ainsi, pour les longs trajets, les vélo ont allégrement remplacé les chevaux qui avaient le désavantage d'être trop fragiles. Surtout, à moins d'utiliser des méthodes barbares, il était difficile de les empêcher de déféquer. Ce défaut rédhibitoire rendant le pistage des ninjas bien trop aisé. Les étoiles de ninjas, ont elles été aisément remplacées par de vieux pignons usagés. Certain-e-s s'accrochent encore à leurs nunchakus mais les quelques démonstrations de la journée furent décevantes pour la majorité, cuisantes pour quelques autres. La modernité plaide désormais pour l'usage du guidon dans les dents. C'est plus simple d'apprentissage et l'efficacité n'est plus à prouver.

Pour aguerrir leur corps et leurs esprits, cinq épreuves avaient été concoctées.

Il y eu d'abord la classique course de vitesse à un contre un. Les plus rapides et les plus agiles pensaient s'imposer mais c'était sans compter sur l'aptitude des plus rusé-e-s à tricher. Triche tout a fait tolérée puisque la ruse sous toute ses formes représente le socle commun de la profession. A ce petit jeu là, diverses méthodes se côtoient. On a vu des ninjas adeptes des raccourcis, d'autres prompts à voler au départ le vélo convoité par l'adversaire. A défaut d'imagination, la petitesse et sa cohorte de coups bas était au pouvoir ce qui a contribué à rassurer les participant-e-s sur l'état moral de la profession.

Il y eu ensuite une épreuve de conduite de vélo à l'aveugle. Un ninja pilote son vélo les yeux bandés, tandis qu'il est guidé de la voix par un de ses confrères. Aujourd'hui, un bon ninja ne peut plus seulement compter sur sa vue d'aigle (J'ai personnellement plutôt vu des buses lors de cette épreuve mais nous nous éloignons ). Donc, tous les sens du ninja doivent être en éveil. Et puis, cette épreuve à démontré son utilité auprès des ninjas veillissant-e-s. Il est bon pour eux/elles de garder le niveau en s'appuyant sur leurs sens les moins érodés par le temps.

Après une rapide collation, place à d'étranges cycles avec deux articulations : les biclowns. Cela nécessitait un apprentissage rapide. Un ninja doit garder son esprit et son corps le plus malléable possible. Si la malléabilité du corps était parfois difficile pour les ninjas les plus ripailleurs, ils/elles ont fort heureusement largement compensé avec une mollesse de l'esprit tout à fait remarquable.

Suivait la seule épreuve non-vélocipédique : une épreuve de kata. Il est clair que les temps héroïques sont révolus. Les gestes étaient peu esthétiques, pleins d'hésitation et rarement en place. Nombreux-ses sont les ninjas qui se sont blessé-e-s alors. Accidents dus à la fatigue et au manque d'entraînement ? Quoi qu'il en soit, ce ne fût pas la partie le plus glorieuse de ce symposium même si le passage des ninjas a permis aux fashionistas présent-e-s de deviner les tendances de la mode ninja pour l'année à venir. Le noir domine toujours largement, ne laissant que la portion congrue au marron, au gris et au rouge. Le jogging a quant à lui irrémédiablement évincé les coupes plus traditionnelles. Par sa praticité, la modernité n'est pas forcément à bannir même si elle ne brille pas de la classe d'antan.

La grande épreuve finale consistait en une série de "selles musicales". La concurrence règne sur le marché du travail des ninjas. Le jeu des selles musicales permit à nombre d'entre-eux une saine prise de conscience. Nul n'est irremplacable. Dans un marché en crise, les places sont chères.. Peu nombreuses sont les entreprises de ninjas qui propose le CDI. Il faut donc être flexible, ne pas se reposer sur ses lauriers et être prêt à,  un petit peu, écraser la gueule de ses collègues de travail. Dure réalité !

Après une rapide remise des prix, la journée s'est conclue par un pot de l'amitié. Pour l'anecdote, Mr. Bruce Lee est venu de loin encourager quelques ancien-ne-s collègues. Il était un peu irrité. On le comprend aisément à la vue des griffures que son chat habituellement si placide lui avait infligé. A ce jour chacun-e est retourné à l'artisanat sympathique qui les rassemble tous : espionnage à la petite semaine, coups de couteau dans le dos et autres tortures de la veuve et de l'orphelin.

ps > Merci à La Conserverie pour son accueil !
ps 2 > Mes amitiés à toute La Triade qui a organisé cette journée.

1 commentaire:

w. a dit…

Un immense merci à la Triade !!!