mardi 18 janvier 2011

Cliché


Si vous êtes coutumier de la presse spécialisée du cycle vous aurez presque à coup sûr remarqué que les couvertures de ces magazines répondent à un cahier des charges strict, pour ne pas dire rigide. Les gens qui font la photo et la mise en page sont peut-être des "créatifs" mais ils sont obligés de bien le cacher.

Aujourd'hui, grâce à la photo d'un bout de ma collection personnelle (professionnelle plutôt, parce que cette littérature me met rarement en transe et que je l'achète plus pour m'informer que me faire plaisir) nous allons donc décrypter comment on fabrique la couverture d'un magazine qui s'adresse aux "routiers".

La recette en est plutôt simpliste. Dans 95% des cas, le cycliste déboule de la gauche. Evidemment nous comprenons que le routier tourne le dos au passé et que juché sur du carbone et autres matières composites issues de l'aérospatiale, il ne peut que se diriger à vive allure vers un futur plein de promesses. D'ailleurs, systématiquement le cycliste porte des lunettes noires. Le futur qui l'attend est particulièrement lumineux... Quasiment systématiquement aussi, le coureur est saisi en "danseuse". Toujours la même allusion à ce passé duquel il faut s'arracher. Le coureur est ce surhomme en combat perpétuel contre son environnement qu'il traverse sans vraiment le voir tout absorbé qu'il est par son combat. Cette impression de lutte est souvent renforcée par une très légère contre-plongée ou bien par une petite rotation de la photo qui suggère que le coursier est dans un col, qu'il en chie même si pas une goutte de sueur ne vient polluer son visage.

Je sais, tout ça est un peu tiré par les cheveux mais toutes ces couvertures sont d'une uniformité affligeante.

Au prochain épisode, je vous expliquerai comment on fabrique le couverture d'un magazine de VTT. Même si c'est plus "fun", vous verrez que l'imagination et la créativité ne sont guère plus à la fête.

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