mardi 14 décembre 2010

Entracte


Je viens à peine de terminer de la lecture de La convivialité de Ivan Illitch et, certaines phrases ont fait tilt dans mon petit cerveau, parce que sa réflexion sur l'outil de manière générale a renvoyé à la perception que j'ai du vélo en tant qu'outil particulier. Outil dont on peut comprendre seul le fonctionnement mécanique, au moins dans sa théorie. Presque rien n'y est caché, tout est relativement simple et on peut aborder son entretien et une partie de sa réparation seul sans être qualifié. Le vélo est un outil facile d'approppriation. Illitch l'exprime dans les termes suivants : " on peut avoir la compréhension de ce que fait un forgeron sans en être un soi-même, on a pas besoin d'être cuisinier pour savoir comment on fait la cuisine." Mais il enchaîne aussi un peu plus loin en ajoutant que "Si la technique de l'artisan peut-être comprise en observant son travail, les ressources complexes qu'il met en oeuvre ne peuvent être acquises qu'à l'issue d'une longue opération disciplinée : l'apprentissage. Le savoir global d'une société s'épanouit quand, à la fois, se développent le savoir acquis spontanément et le savoir reçu d'un maître ; alors rigueur et liberté se conjuguent harmonieusement."

Décidément, je trouve que le vélo est typiquement l'outil qui permet d'unir "rigueur et liberté".

Et puis, cette petite réflexion sur l'univers de l'artisan est un entracte parfait dans votre recherche de ce qu'est mon petit objet-mystère qui fait partie de mes "ressources complexes" : qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, comment on se le procure, comment prendre connaissance de son existence ? La boucle est bouclée et j'ai réussi à vous pourrir la tête, quelle belle journée !

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